Quelques mois seulement après le grand flop de LiDé de l’inénarrable « éconoclaste » flamand Rudy Aernoudt, un nouveau parti politique va tenter sa chance en Wallonie et à Bruxelles. L’initiateur n’est autre que l’avocat Mischaël Modrikamen, rendu célèbre dans la saga Fortis où il défendait – et défend toujours - les petits actionnaires.
La naissance est prévue à la mi-octobre. Il devrait s’appeler tout simplement « PP » (Parti Populaire). Populaire et non populiste – on l’espère bien - car « il n’y aura pas de solution simpliste, au contraire. C’est avant tout le sens de la responsabilité et de l’effort de tous qui sera mis en avant ».
Invité pour un chat dans Le Soir, Me Modrikamen a défendu l’idée d’un grand parti populaire de droite inspiré de l’UMP et du Partido Popular espagnol qui regroupent plusieurs courants. Comme c’est aussi le cas au MR (libéral) de Didier Reynders qui regroupe en son sein le FDF (front démocratique francophone) d’Olivier Maingain et le MCC (mouvement des citoyens pour le changement) de Gérard Deprez. La cible prioritaire avouée est l’électorat du MR, où les tentions sont vives après la défaite aux élections régionales de juin dernier, mais aussi celui du petit parti catho qui n’ose plus dire son nom, le CdH d’une pasionaria en fin de mandat, Joëlle Milquet.
Rien de précis n’est dévoilé sur la stratégie politique, seuls quelques grands projets de réformes ont percolé en réponse à des questions de lecteurs.
On apprend ainsi que les fondateurs du mouvement souhaitent un Etat fédéral fort, mais « si des solutions ne pouvaient être trouvées avec le nord du pays en raison d’une majorité séparatiste, il faut que les francophones prennent leurs responsabilités sans crainte du lendemain ». Les choses sont claires.
On note aussi ces trois points qui vont faire du bruit : fixation d’un scrutin majoritaire à deux tours, suppression des communautés et des provinces (départements) et, cerise sue le gâteau, limitation des allocations de chômage à 24 ou 36 mois (la Belgique est le seul pays au monde à indemniser les chômeurs ad vitam).
Qu’on soit de gauche, du centre ou de droite, on ne peut que se féliciter de la création d’un nouveau parti démocratique aux idées neuves et bien affirmées. Il est en effet grand temps de bousculer avec force et fracas les formations politiques qui se vautrent et s’agitent depuis des lustres dans le marigot de la particratie. Ça devrait bouger car Me Modrikamen est loin d’être un hurluberlu, mais le défi est de taille, surtout quand on entre sans expérience dans ce guignol où la raison et l’éthique ont parfois des côtés effarants.
A suivre, forcément.