Peggy (Dianne Wiest), représentante en produits de beauté, frappe un jour à la
porte d'un château lugubre où elle découvre Edward (Johnny Depp), un jeune homme, seul, qui a des ciseaux à la place des mains. Touchée, elle le recueille
et découvre son histoire : il a été crée par un inventeur qui est mort avant de finir son oeuvre et de donner des mains à sa progéniture. Edward s'intègre d'abord facilement, suscitant la
curiosité de tout le voisinage et tombe amoureux de Kim (Winona Ryder), la fille de la famille... mais les habitants du quartier vont lui devenir
hostiles...Un Tim Burton est toujours bon à voir, ne serait-ce que pour le développement de l'imaginaire et son sens accru et
atypique de l'esthétisme. Edward aux mains d'argent est l'un des plus beaux films que j'ai vu pendant mon enfance et il n'a avec le temps
rien perdu de son charme. Johnny Depp est un acteur à part, dans le bon sens du terme et se montre bouleversant dans ce rôle. D'ailleurs je ne peux pas m'empêcher de pleurer à chaque fois.
Foutue poussière dans l'oeil... Moi qui suis une adepte de Frankenstein, je ne peux qu'aimer Edward Scissorhands, ce garçon coupé violemment du monde parce que différent et marginal... Il
faudrait se pencher très sérieusement et longuement sur le film pour en faire sortir toute la symbolique mais je note d'emblée deux oppositions majeures : celle entre le quartier coloré et
acidulé où les habitants sont fermés et cruels et le chateau sombre et effrayant où Edward est condamné à se réfugier alors qu'il est empli d'amour, de naïveté et de pureté ; et celle entre
l'apparence inhumaine d'Edward et son humanité profonde : il ne ressemble à aucun autre, il n'a pas de mains pour caresser et étreindre mais il aime, il fait preuve de bonté et montre, comme un
enfant, les émotions que l'on a malheureusement tendance à camoufler...