Insaisissable. C'est l'adjectif qui m'est venu à l'esprit à la sortie du dernier film de Christophe Honoré, Non ma fille, tu n'iras pas danser. Jusqu'à la dernière minute de la projection, je suis restée sceptique. Sûre de rien. Le film est-il réellement terminé ? Ai-je saisi l'essence de l'oeuvre ? Le caractère intrinsèque des personnages ? La volonté du metteur en scène ?
Note :
Chiara Mastroianni y incarne une femme éprise de liberté mais incapable d'être heureuse, de savoir ce qu'elle veut, de se poser un moment. Lorsqu'elle divorce de son mari, qui l'a trompée, elle s'enfuit avec ses enfants, qu'elle aime comme la prunelle de ses yeux. Sa soeur, son frère et ses parents s'inquiètent de son moral, lui donnent des conseils à tout va, provoquent une rencontre avec l'ex-mari, un entretien d'embauche pour un travail, en clair, s'immiscent dans sa vie. Mais Léna ne cherche qu'une chose : vivre libre – comme le dit l'affiche, ô combien étrange avec son slogan en plus gros caractères que ceux du titre. Le personnage tel qu'il est dépeint m'est apparu très riche et intéressant, d'autant que Chiara Mastroianni l'incarne avec force et brio. Le film m'a toutefois semblé partir dans tous les sens, être mal rythmé, souvent trop lent, parfois empressé et surtout, se prendre à son propre jeu d'une oeuvre qui se cherche, ne sait pas ce qu'elle veut, reste insaisissable. Qui, dans la vraie vie, se prend la tête à ce point, s'exprime de la sorte, est si étranger aux considérations matérielles, si instable, si étouffant et dur avec son entourage? Le film possède trop ces côtés snobs, posés, théatraux, que j'exècre et qui caractérisent malheureusement certains films/réalisateurs français.