C'est le pays du soleil levant qui va faire la tête. L'Union Européenne a décidé de soutenir une proposition de Monaco qui vise à classer cette espèce, pêchée essentiellement en Méditerranée et dans le Golfe du Mexique, à l'annexe I de la CITES (Commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction), lors de la prochaine réunion de cette convention internationale au Qatar, en mars 2010. Si cette mesure est adoptée, le commerce international du thon rouge sera interdit temporairement au niveau international, jusqu'à la restauration de ses populations.
" Le thon rouge est en péril aujourd'hui en grande partie à cause de l'emballement du commerce international, notamment à destination du marché asiatique du sushi, déclare François Chartier, chargé de campagne océans pour Greenpeace. Mettre un terme à ce moteur de la surpêche est essentiel ! "
Bruxelles pourrait revenir sur sa décision
Uniquement si les pays concernés par la pêche au thon dans le monde, qui se réunissent chaque année au sein de l'ICCAT, la Commission internationale chargée de gérer la pêche au thon rouge en atlantique et en Méditerranée, prennent de sévères décisions pour protéger l'espèce.
" Les organisations de protection de l'environnement demandent depuis de nombreuses années la fermeture de cette pêche pour éviter l'effondrement du stock et la disparition d'une ressource millénaire. L'ICCAT a jusqu'à présent échoué à faire face à cet enjeu historique ", indique Greenpeace dans un communiqué.
La prochaine réunion de la Commission internationale pour la conservation du thon de l'Atlantique se tiendra en novembre. En attendant, la proposition de Bruxelles va être soumise aux Etats membres de l'Union européenne au cours d'une première réunion le 21 septembre prochain. Le Royaume Uni, les Pays bas, l'Allemagne, l'Autriche et la Pologne ont annoncé leur soutien à la proposition de Monaco. Une majorité de ces Etats membres devront soutenir cette proposition pour qu'elle devienne la position officielle de l'Union Européenne.
La France ne partage pas la position de la Commission Européenne
En juillet dernier, le président Nicolas Sarkozy soutenait une interdiction du commerce de l'espèce mais aujourd'hui, la France se positionne plutôt sur un soutien au classement du thon rouge à l'annexe II de la CITES. Celui-ci ne permet pas l'interdiction du commerce international mais offre la possibilité d'un moratoire sur la pêche pendant deux ans.
" Pourquoi est-ce que Nicolas Sarkozy fait ainsi marche arrière, alors qu'il s'est engagé à tenir tous les engagements du Grenelle de la mer et à ne pas laisser disparaître le thon rouge, s'interroge François Chartier. Au moment où l'Europe prend enfin conscience de l'urgence de protéger cette espèce, c'est incompréhensible ! Seule une inquiétante perméabilité aux plus bas intérêts commerciaux de court terme permet de l'expliquer. "
Pour Greenpeace, la seule solution pour sauver le thon rouge passe par une interdiction totale du commerce international de l'espèce, option " qui avait été retenue au Grenelle de la Mer et par le Président de la République lui-même ".
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