Le Père Ubu est de retour, sa pompe à phynances fonctionne toujours, les pataphysiciens sont aux anges, la taxe carbone est arbitrée. Par Sarko en personne, excusez du peu. Comme quoi la mécanique fiscale c’est comme tout : suffit de s’en occuper un peu pour que ça marche encore un peu…
Bravo ! Une usine à gaz pour sauver la planète, fallait quand même oser le faire, nous l’avons déjà écrit il y a quelques semaines.
En plus qu’est ce que 17 euros la tonne ? Même pas 2 centimes au kilo. Pas grand-chose comparé au prix de la (vraie) galette-saucisse généralement observé du côté de Saint Malo. En plus, puisque Paris vaut dit-on bien une messe, le vote écolo aux prochaines régionales vaut sans doute bien une p’tite taxe bien d’chez nous, sournoise et progressive comme on sait les faire en France.
Reste qu’il est douteux que Josette et Marcel marchent à nouveau dans la combine. S’ils ont voté écolo aux dernières européennes ce n’était pas pour sauver la planète, c’était juste parce qu’ils trouvaient que Cohn-Bendit était quand même beaucoup plus fun que ce pauvre monsieur Bayrou.
Ce n’est pas « Restons Correct ! » qui va leur donner tort car, à moins d’appartenir au très prestigieux « corps » de l’Inspection Générale des PhyFinances ou d’être bouché comme une fosse septique trop longtemps privée d’Eparcyl, on comprend aisément que cette taxe est aussi imbécile que consternante.
Imbécile parce que pour paraphraser Jacques Rouxel, l’immortel créateur des Shadoks, plus ils pomperont plus il ne se passera rien.
De fait, chacun sait que les rejets nationaux de CO² ne représentent qu’une infime partie du problème. Taxer un peu plus Josette et Marcel quand ils font le plein de leur Logan toute neuve est à peu près aussi intelligent que de leur supprimer les allocs pour lutter contre la surpopulation galopante dans certains coins du tiers monde.
Consternante car elle révèle une nouvelle fois la haute opinion qu’ont nos dirigeants politiques de leurs électeurs-contribuables. A commencer par Sarko qui, dans son discours, nous a expliqué sans rire qu’il s’agissait de nous aider à changer de comportement. Ce n’est plus du bonapartisme à la sauce Guaino, c’est de la pédagogie à l’usage des écoles maternelles pour gamins attardés. A côté, les blagues à deux balles de Brice Hortefeux en week-end à Seignosse, c’est de la petite bière, de la roupie de sansonnet, de la citation pompée dans Noces et Banquets pour les Nuls.
Payez braves gens, l’Etat est là pour vous aider à changer de comportement, avec vos sous bien sur.
Pour finir avec Ubu : y’a pas que la pompe à phynances qui tourne à plein régime, la machine à décerveler aussi…