Malheureusement, au nom de la realpolitik, de la nécessité de disposer d’un président de commission doté de pouvoirs réels dans les négociations de toute nature qui s‘engagent, les députés sont en quelque sorte sommés (au moins moralement) de voter maintenant, donc de voter Barroso.
Le corner dans lequel le conseil et M.Barroso nous ont enfermés est lourd de conséquences.
- Dans l’équilibre des institutions européennes ; le Parlement avait l’occasion, persistant sur la percée de juillet, de refuser le vote et de contraindre le conseil à proposer un ou des autres candidats. L’affirmation péremptoire selon laquelle il n’y avait personne hors M.Barroso pour prendre la présidence ferait rire si elle n’était tragique. Tragique de mauvaise foi et de ridicule (comment croire que dans un espace d’un demi milliard de personnes, une seule peut prétendre à une fonction) ou pire encore tragique si c’était vrai ! occasion ratée !
- Dans la symbolique européenne. M.Barroso représente l’échec dans l’opinion publique européenne , qui s’est traduit par une abstention record. Echec dans la gestion de la crise et plus encore dans son anticipation.
- Dans l’affirmation d’un projet européen dynamique et identifié , porteur de sens et d’espoir.
Dans la mandature qui vient, en espérant un succès en Irlande, nous aurons à porter le choix, qu’une majorité à laquelle je ne peux pas appartenir, s’apprête à effectuer.
Corinne LEPAGE
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