Plus un mot est utilisé, moins il évolue

Par Olivier Leguay

L’équipe de Nowak, constituée de mathématiciens et de spécialistes de l’évolution, a appliqué des modèles évolutionnistes pour quantifier le rapport entre la fréquence d’usage d’un mot et les changements qu’il subit. Ils sont partis d’une base de 177 verbes irréguliers et ont retracé leur évolution depuis l’anglais ancien jusqu’à l’anglais actuel. Sur ces 177 verbes qui étaient irréguliers il y a 1.200 ans, 98 le sont restés. Croisant leur longévité avec leur fréquence d’usage, Nowak et ses collègues ont pu établir qu’un verbe utilisé 100 fois plus souvent qu’un autre évolue 10 fois moins vite vers une forme régulière.

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Reste à comprendre pourquoi les mots les plus employés sont ceux qui changent le moins. Des chercheurs supposent que les verbes les plus communément usités sont plus facilement mémorisés, alors que pour les autres les formes irrégulières tombent plus vite dans l’oubli. Pagel et ses collègues suggèrent que les déformations sont moins communes pour les mots fréquemment employés.
Le langage étant à la fois un phénomène individuel et collectif, les explications de son évolution sont forcément complexes. Il serait intéressant, à partir de ces méthodes statistiques et mathématiques, de pouvoir comparer l’évolution des mots dans d’autres familles de langues, en Asie par exemple.

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