Ouvrir son service de bibliothèque numérique à ses concurrents et aux libraires, c'est la dernière idée que Google a proposée devant la Chambre des représentants, alors que la société était invitée à s'exprimer sur la situation actuelle. Le tribunal de New York rendra dans moins d'un mois son verdict dans cette histoire, et la firme, accusée d'avoir violé le droit d'auteur, tente un appel du pied pour diminuer les charges concernant le risque de monopole dont on la soupçonne. Pas folle la guêpe...
« Google hébergera les livres numériques en ligne et les revendeurs comme Amazon, Barnes & Noble ou même votre librairie locale pourront vendre un accès aux utilisateurs ou n'importe quel appareil connecté au net qu'ils choisiront », a expliqué Paul Aiken. Et le directeur juridique, qui doit avoir des sueurs froides ces derniers temps, David Drummond, a annoncé qu'il ne s'agit pas d'un changement majeur : « Nous avons toujours eu cette optique de nous ouvrir aux autres. »
Durant cette audience, rapporte Reuters, Marybeth Peters, de l'US Register of Copyrights, s'est montrée virulente. Ayant tout d'abord trouvé l'accord assez convaincant, le Register a très vite changé d'avis pour devenir un fervent opposant à Google.
La modification apportée au droit d'auteur si l'accord Google passe créerait un événement sans précédent : éditeurs, auteurs, et même leurs héritiers seraient dès lors liés à Google, pour des oeuvres qui ne sont pas encore numérisées... Et une telle modification appartient non pas à la Justice mais au Congrès précise Marybeth.
Mais la société de Mountain View s'indigne : pour l'heure, mettre des livres entiers en ligne sans permission serait une violation du droit d'auteur, incontestablement, et jamais le moteur ne prendrait ce risque. Et Drummond d'ajouter qu'en l'état, les propositions de Google se conforment à la législation en vigueur.