Aéroport : des nouveaux dans l'air

Ryanair sur le tarmac bordelais ? Ce n’est pas impossible. Toujours est-il que l’aéroport de Bordeaux-Mérignac prépare des coussins d’air pour la venue de compagnies low cost

La construction du nouveau terminal low cost (le futur Hall C) vient à peine de commencer à l’aéroport de Bordeaux-Mérignac que déjà les stratégies marketing sont lancées. Objectifs : rentabiliser le coût de la structure (5,5 M€) mais surtout développer davantage l’aéroport en attirant le maximum de compagnies.« Nous élaborons une politique d’attractivité auprès des compagnies à bas coût avec un marketing accentué dans la presse professionnelle afin d’élargir notre réseau », déclare Pascal Personne, le directeur de l’aéroport. Et d’être plus précis en terme de fréquentation : «nous visons deux millions de passagers contre 500 000 actuellement pour les seuls low cost ». Il y a donc du potentiel à Bordeaux. Selon des études menées par l’aéroport, plusieurs nouvelles lignes seraient viables.« Nous avons répertorié une vingtaine de lignes tout à fait jouables sur les pays européens limitrophes » se réjouit-il, tout en laissant planer le suspens sur les destinations futures. Car même si l’aéroport se porte bien, l’économie, les mentalités et les habitudes évoluent.« La clientèle est très friande des low cost », constate Pascal Personne qui voit apparaître les changements à vitesse grand V. « Air France ferme des lignes (Porto, Montpellier, Clermont-Ferrand…) et c’est stratégiquement important pour Bordeaux d’enrichir son réseau», poursuit-il soulignant parallèlement l’arrivée du TGV à 2h de Paris en 2017 qui fera perdre « 80% du trafic sur la navette Air France ». Il faut donc réagir et l’autorité aéroportuaire espère grâce au Hall C que l’escale bordelaise sera plus avantageuse pour les nouvelles compagnies. Mais le directeur de l’aéroport prévient : « cela ne sera pas gratuit ». Allusion à peine voilée à Ryanair, la compagnie irlandaise qui avait finalement renoncé le 7 mars 2003 à Bordeaux pour se tourner vers le petit aéroport de Bergerac suite à des différents financiers. «Ryanair ne peut pas ne pas intéresser l’aéroport de Bordeaux, mais il y a des règles tarifaires, un cadre qui s’applique à tout le monde », précise Pascal Personne. De son côté, Janita Govinden, responsable marketing de Ryanair assure que la compagnie n’a rien « d’officiel à communiquer pour le moment concernant d’éventuelles ouvertures à Bordeaux ». Les négociations vont donc s’intensifier dans les prochains mois avant la livraison du terminal low cost. Décollage prévue en mai 2010 !
Yannick Laborde

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