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C'est bien connu les gros poissons mangent les petits et pas que le vendredi.
D'ailleurs ce jour là ils préfèrent manger des pécheurs, ça change un peu et puis quel plaisir d'entendre un pêcheur dans la gueule du loup... de mer (toi même) crier: arrête...
franchement dire: "Arrête" à un poisson , ça laisse songeur!
Enfin passons...
Jusqu'à peu, le vendredi prenait un air inspiré le 13 du mois et c'était la ruée, en rangs compacts et serrés chez le buraliste le plus proche pour y laisser la mesure de sa crédulité en espèces sonnantes et très buchantes. Naturellement cette affaire est toujours à la mode pour le plus grand plaisir des collecteurs d'impôts mais dorénavant il faut aussi compter - certes cela arrive moins souvent
- sur le vendredi 11 septembre-
Ah bien sur on ne parle pas ici de porte- bonheur, c'est même carrément le contraire- sinon croyez-moi, depuis longtemps déjà la française des bleus, des voeux, des pneus et des...aurait inventé le jeu des tours à gratter histoire de faire sauter la banque.
On nous demandera donc et "juste" de communier dans une même l'arme à l'oeil au souvenir de jumelles qui sont tombées.
Alors bien sur, s'il s'agissait de rendre hommage à tous ceux qui sont morts lors de catastrophes qu'elles soient naturelles ou de cause humaine, il faudrait inventer de nouveaux jours au calendrier et de quoi y perdre son latin.
Mais non," rassurons-nous", notre affliction est sélective, les hommages sont réservés à celle qui s'imagine maitresse du monde et donneuse de leçon (heu! là on est pas mal non plus) de démocratie à l'universel.
Et notons bien que c'est la même qui a l'habitude -et l'Histoire en est témoin - de régler ses vapeurs en transformant le terrain de jeu de ses agresseurs potentiels en passoire et ces derniers en confettis avant de "proposer" ses services pour reconstruire ...(pendant les travaux la fête continue) .
Mais ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit (ben si tu l'as pas dit comment veux tu que...), évidemment -à moins d'être de la famille des cubozoas la détresse, souffrance et autre joyeuseté humaine ne peuvent que nous attrister , que dis-je: révolter et toutes ces sortes de chose. Ce qui est par contre tout aussi navrant c'est que notre colère soit sélective ou encore hiérarchisée.
Un humain qui meurt suite à la connerie heu! "humaine" c'est égale répugnance que ce soit à Gaza, Hébron, New-York , Paris, Tombouctou, Téhéran ou Villedieu les Poëles.
Aussi, mes bien chair fraîche,ce vendredi 11 septembre où l'on va forcément et délicatement à la truelle (comme seuls les journalistes savent le faire) nous la jouer en deux tours et trois mouvements "souvenir, souvenir" , permettez que je transforme alors et en ce qui me concerne, cet hommage éjaculatoire et en rafale , en journée souvenir de toutes les boucheries et veuleries humaines passées et à venir, que l'on appellera: guerres, terrorisme, d'Etat ou non, fondamentalismes, révolutions sanglantes, intégrismes, sexismes, racismes, marchands de canons au propre par-dessus et se faisant dessous, actionnaires délocaliseurs, pollueurs, dictateurs, nérons petit patapon , exploiteurs et imbus de pouvoir , terreurs des bac à sable et plus si affinités, et tous ceux qui utilisent leur fonction pour vous en mettre plein la tronche.
Bref en y regardant d'un peu plus près comme cela s'adresse à chacun d'entre nous, qui un jour ou l'autre s'est forcément comporté comme un sagouin et qui peut donc en ce jour béni des dollars toujours en profiter pour réfléchir sur sa condition car comme disait la nourrice de Joseph (Iossif) Vissarionovitch Djougachvili: on est toujours la crapule de son voisin.
Je vous souhaite là-dessus et à montmartre également une journée pleine de douceur.
Mes z'Hommages du vendredi
Les dessins d'illustration proviennent de murs rencontrés ces jours-ci dans le foyer (pin-pon) d'une école d'éducateurs.
Ah! cette jeunesse qui écrit sur les murs...