L'ancien sénateur socialiste Jean-Luc Mélenchon aujourd'hui fondateur du parti de Gauche raconte sur son blog dans un billet intitulé "le jour des tricheurs", le déroulement des élections du Premier Secrétaire lors des Congrès du PS. Jean-Luc Mélenchon rapporte deux événements: le Congrès du PS de Brest en 1997 et celui du Mans en 2005.
Extraits:
Congrès du PS à Brest en 1997.
"J’ai été personnellement témoin de deux situations où j’ai été impliqué dans un «arrangement» entre «camarades responsables». Quand je fus candidat contre Hollande après le Congrès de Brest du PS. Le système d’élection au suffrage universel du premier secrétaire commençait. Un désordre inouï régnait. La commission fut réunie pour dépouiller les résultats. Les procès verbaux étaient bidonnés de tous côtés. Des sections qui n’avaient pas voté étaient censées avoir centralisé des résultats, certaines fédérations envoyaient successivement des procès verbaux différents."
"Dans le bureau de François Hollande, en tête à tête, nous avons eu une explication sérieuse. On convint donc d’un résultat qui serait annoncé : 85 % pour lui, 15 % pour moi. On gagnait des voix tous les deux par rapport aux votes des motions. Reste que c’était un arrangement. Comme d’habitude avec Hollande, rien ne fut tenu. Le jour même il fut annoncé au conseil national du parti un résultat «voisin du score des motions au congrès». Je protestais entre quatre yeux. Il me rassura. Trois semaines plus tard le journal du parti publiait en bas de pages un résultat «conforté»: 92 % pour lui, 8% pour moi, moins que ma motion de congrès!"
Congrès du PS au Mans en 2005
La seconde fois ce fut pour le congrès du Mans du PS, celui qui suivit le vote «non» au référendum. Dans la nuit nous étions dans le bureau de Claude Bartolone où se centralisaient les résultats pour notre motion dont Laurent Fabius était le premier signataire et moi le second. L’écart de chiffres entre ceux donnés au compte goutte par le siège du parti et les nôtres étaient annonciateurs d’une catastrophe pour nous.
"J’incitais Claude à faire un esclandre. Je lui ai rappelé mon épisode avec Hollande. Je lui ai rappelé comment, eux mêmes, les fabiusiens, s’étaient amusés en nous disant que quinze mille voix nous avaient été volées au congrès de Dijon qui avait suivi la défaite de Jospin à la présidentielle.
De son côté Bartolone a dû faire valoir des arguments forts qu’on ne peut écarter. A midi le résultat bougeait. Nous avons alors été côtés à 21 %. Quatre point gagnés aux décibels. Mais quel était le vrai résultat? Personne ne le saura jamais."
De son côté, Claude Bartolone, aujourd'hui proche de Martine Aubry dément sur Europe 1 toutes tricheries au sein du PS