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Pourquoi Barack Obama verse-t-il dans la démagogie ?

Publié le 11 septembre 2009 par Jeangagnon

Les dirigeants politiques tendent à dire de plus en plus haut et fort que la récession est terminée et que la reprise économique est amorcée. Lundi, jour de la fête du Travail, c’était au tour de Barack Obama de clamer :” Nous avançons dans la bonne direction, nous sommes sur la route de la reprise, ne laissez pas personne vous dire le contraire “. 

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Le président semblait encouragé par les statistiques de l’emploi qui avaient été publiées trois jours plus tôt. Bien que le taux de chômage atteint 9,7 %, Barack Obama a trouvé un certain réconfort dans le fait que les pertes d’emploi ont été moins nombreuses que ce que les économistes avaient prévu. Mais il y en a quand même eu 216 000.

Mais cette façon de s’exprimer du président, c’est-à-dire que l’on n’a pas le choix entre le croire et ne pas le croire, me désole, et surtout m’étonne. Elle me désole parce que M. Obama semble faire fi de l’intelligence et du jugement de la population, ce à quoi il ne nous avait habitué jusqu’à ce jour. Et elle m’étonne, car cette affirmation que nous sommes indubitablement sur la voie d’une reprise soutenable peut être vivement contestée.

C’est d’ailleurs justement ce que vient de faire Joseph Stiglitz, récipiendaire du Prix Nobel d’économie en 2001. M. Stiglitz connaît bien le terrain. Il a été conseiller économique du président Clinton, et il a œuvré comme économiste en chef à la Banque mondiale.

Dans un discours prononcé à Reykjavik en Islande, Joseph Stiglitz dit redouter un scénario de reprise économique en W. Ceci veut dire que l’amélioration des conditions qu’indiquent actuellement certaines statistiques économiques ne sera que temporaire et qu’une rechute importante suivra.

L’embellie économique que certains dirigeants distinguent maintenant provient du fait que les entreprises sont à regarnir leurs inventaires qu’elles avaient liquidés mais n’avaient pas remplacer durant toute l’année 2008. Mais lorsque cet exercice sera terminé, et ce moment approche, il craint que l’économie s’en gouffre à nouveau, ce deuxième creux étant aussi sévère que le premier.

Joseph Stiglitz n’affirme pas, comme le président Obama, que sa prévision est infaillible. Mais il pense qu’il est probable que les nombreux risques pesant toujours sur le secteur financier et le secteur immobilier rattraperont à nouveau l’économie dès que la reconstruction des inventaires sera achevée.

Warren Buffet aussi s’inquiète

Lorsque les marchés bousiers se sont écroulés durant l’automne 2008, Warren Buffet n’a pas hésité à investir les liquidités de sa société de gestion Berkshire Hathaway. Mais l’oracle d’Omaha, comme le surnomment ses admirateurs, semble maintenant plus inquiet, lui aussi. Il expliquait en début de semaine lors d’une entrevue au New York Times que sa société de gestion achetait maintenant moins d’actions et investissait plutôt dans des obligations de gouvernements et de sociétés. Cette attitude prudente vient du fait qu’il affirme que les problèmes que connaît l’économie demeurent profonds.

Tous ne partagent donc pas l’optimisme du président. Le taux de popularité de Barack Obama est passé de 69 % à 51 % récemment. Est-ce la raison pour laquelle il adopte le ton ” crois ou meurs “ ?

  


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