Allemagne :le conflit des conducteurs de train relance le débat sur le droit de grève

Publié le 12 octobre 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

Dans les chemins de fer allemands, cela ne s’arrange guère…Le trafic ferroviaire allemand a été encore sérieusement perturbé aujourd’hui par la nouvelle journée de grève déclenchée par le syndicat des conducteurs de train (GDL), qui réclame 30 % d'augmentation de salaire.

Ce conflit, selon les observateurs, traduit une évolution du paysage social allemand, marqué par la radicalisation à gauche de certaines franges des grandes organisations traditionnelles, mais aussi la tentation de syndicats catégoriels de prendre en charge eux-mêmes leurs revendications.

Les chiffres sont là, en effet :l’image de l’Allemagne qui ne connaît que très peu de grèves grâce à son système de concertation sociale et la représentativité des organisations syndicales est très écornée… Une moyenne de 2,4 jours de grève par an pour 1 000 salariés (entre 1996 et 2005 contre 71,5 en France ou 144,9 en Espagne) et 12,4 jours d'arrêt de travail en 2006 ! De quoi relancer des débats sur le droit de grève, un droit qui n’est pas (contrairement à la France) inscrit dans la Constitution… D’autant plus que les batailles juridiques se multiplient depuis l’interdiction des débrayages dans les chemins de fer avait été prononcée par le tribunal de Nuremberg. Faut-il laisser aux juges le privilège de décider si une grève est légitime ou pas ?

En l’état, le droit de grève est jurisprudentiel. Ainsi, seuls les syndicats responsables des négociations tarifaires sont habilités à organiser des arrêts de travail en période de négociation salariale. Et les fonctionnaires, (plus d'1,8 million de personnes), sont interdits de grève.

Cette relance du débat sur le droit de grève a évidemment des implications politiques qui n’arrangent guère les leaders de la grande coalition. A la CDU, c’est « touche pas à l’une des ckefs de la réussite allemande !». Au SPD, c’est l’écartèlement entre les « roses pâles » et les « rouges tendres ». Les syndicats eux-mêmes sont inquiets : les forces organisées et représentatives risquent d’être contournées ou débordées…