Interview de Claudie Duval

Publié le 10 septembre 2009 par Roller91

Roller91.fr a réalisé une interview par téléphone de Claudie Duval, 3ème au Championnat du Monde Master catégorie plus de 50 ans.

 Claudie, on te connait un peu (voire beaucoup), rappelle nous qui tu es ?

Donc, Claudie Duval. J’ai plus de 50 ans, depuis... oulala, déjà. Je pratique le roller de vitesse depuis ... oulala, déjà ! Je n’ose même pas dire depuis quand je suis dans le milieu du roller et au CS Brétigny Roller en particulier car ça ne me rajeunit pas. Depuis .... oulala, déjà : je suis grand-mère de 2 petits enfants. D’où mon pseudo : "Mamy Choupette".

 En quelques mots, quel est ton palmarès ?

J’ai commencé les FIC pour voir de l’intérieur l’ambiance de la course après avoir passer de nombreuses années autour des circuits à encourager mes enfants et les jeunes du club. Et puis, j’y ai pris goût. J’ai commencé à gagner mes premières courses. En 2008, je m’étais fixé comme objectif d’être sur le podium de la French Inline Cup déçu de mon année 2007. Je suis monté sur la 1ère marche en gagnant presque toutes les étapes auxquelles j’ai participé. J’ai ensuite participé au championnat de France marathon. J’ai gagné. Je suis championne de France 2008 dans ma catégorie.

 Comment es-tu arrivé dans cette 1ère équipe de France Master ?

Le projet d’équipe de France Master a été porté par Alexis Laieb. C’est d’ailleurs lui qui a pris en charge une grande partie de l’équipe en Italie (distribution des combinaisons, administratif, lien avec la Fédé,...).

Thomas Dauvergne que je connais également un peu pour avoir suivi un de ses stages et le rencontre sur les FIC y est également pour beaucoup dans le choix des patineurs.

Tous les 2 (et certainement d’autres, je ne sais pas vraiment) au vu de mes résultats ont décidé de me donner ma chance en me sélectionnant dans cette 1ère équipe de France Master.

J’ai appris cette nouvelle alors que j’arrivais d’un raid roller de 900Km reliant Bayonne à Brétigny en passant par Bordeaux.

Quand j’ai appris la nouvelle j’en ai eu la chair de poule. Plein d’émotion, même si je ne laisse pas souvent paraitre.

 Qu’est-ce que cela fait de porter la combinaison Bleu-Blanc-Rouge ?

Pour la petite histoire, la combinaison qui était prévue pour moi était beaucoup trop grande. Même avec la plus petite taille, je nageais dedans. Alors, comme toujours, j’ai râlé un peu. Les fringues de roller me sont toujours trop grandes.

Mais, porter cette combinaison, ça donne la pression mais également ça rend fier. Nous représentons la France et un sport. C’est fort.

 Raconte-nous ta course ?

Au départ, j’étais un peu stressé. J’avais une certaine appréhension. Je voulais faire de mon mieux. Car même si entre l’annonce de ma sélection et la course, j’ai eu le temps de me préparer physiquement, j’ai du faire un gros effort mental. Mon objectif était de me préparer pour les championnats 2010 et non 2009. J’allais donc prendre un départ avec un an d’avance sur mes ambitions sportives.

De plus, c’était la 1ère fois que j’allais me mesurer à des patineuses venues de partout et dont je ne connaissais pas le niveau.

Dès le départ, 2 italiennes sont parties du peloton. J’étais mal placé pour me mettre dans leurs roues. J’ai du faire l’effort pour passer en tête du peloton et essayer de revenir vers elle. Je grappillais des mètres. Mais à chaque fois que je passais le relai, l’écart se creusait à nouveau. Je ne pouvais pas faire la course en tête du peloton.

Je suis frustrée de ne pas avoir pu me mettre dans leurs roues dès le début de l’échappée. J’aurai certainement pu rester avec elles.

Voyant que je ne pourrais pas être sur la 1ère ou la seconde marche du podium mais que la 3ème marche était accessible, j’ai géré ma course. Au moment voulu, j’ai fais un sprint final afin de lâcher le peloton.

Bilan, je termine 3ème. J’aurai pu faire mieux. A l’arrivée, je n’étais quasiment pas fatiguée. Je n’ai même pas battu mon record sur un marathon. J’ai certainement réalisé un très mauvais chrono.

Certes, je suis contente de finir 3ème mais j’aurai pu faire mieux.

 Quel effet de monter sur le podium ?

Etre dans le protocole. Entendre la musique protocolaire. Monter sur le podium. Recevoir sa médaille.... c’était très émouvant. J’ai du me forcer pour ne pas verser ma larme. Mais, elle était là prête à couler.

Je me souviendrai certainement jusqu’à mes dernières heures de ce moment extraordinaire. J’espère pouvoir le revivre un jour.

 Ton bilan ? Tes projets ?

C’est une formidable expérience. J’espère pouvoir être sélectionner l’an prochain et pouvoir prendre ma revanche en montant un peu plus haut sur le podium. Tous mes amis savent que lorsque je me fixe un objectif et que j’ai une idée en tête, il faut que j’arrive jusqu’au bout. Je ne lâche pas grand chose voire rien du tout.

Après ce week-end sportif et de visite de Venise, je me repose (ou presque) dans le sud de la France chez mon fils. Je vais profiter un peu de mes petits-enfants et de ma famille.

Et puis, la rentrée sportive dans les clubs que j’entraine va débuter la semaine prochaine. Alors, je vais reprendre mes rollers, mon sifflet, mon cahier.... une nouvelle saison.

J’ai plein de projets en tête pour moi mais également pour mes amis du roller. Avec de belles courses, de belles randos.... du roller plein la tête.

 Un dernier mot ?

Un grand merci à tous ceux qui m’ont encouragé avant la course et tous ceux qui m’ont soutenu au moins par la pensée pendant la course. Et, merci pour tous les messages d’encouragement et de félicitation.

Un merci spécial à mon amie Gigi qui m’a accompagné en Italie, m’a encouragé et qui a eu le privilège de voir mon podium.

Le mot de la fin sera "MERCI" et .... à bientôt sur les roulettes.