Pierre Rabhi donnait une conférence à Tours, ce soir, et je suis allée l'écouter religieusement avec Marie. Je connaissais déjà plutôt bien le parcours atypique de cet agroécologue humaniste, dont j'ai notamment lu Graines de possibles (des entretiens croisés avec Nicolas Hulot), un joli titre qui résume bien l'utopie qu'il défend sous cette non moins jolie formule de "sobriété heureuse". Avec Marie et Faustine, nous avons d'ailleurs visité l'une des "oasis d'autonomie" qu'il a contribué à faire sortir de terre, Les Amanins, dans la Drôme.
Pierre Rabhi, qui est aussi un brillant orateur en costume-sandales, a le sens de l'humour et de l'anecdote. Il nous racontait que sa mère adoptive, Bourguignonne pur jus (dixit), tournait au mercurey car l'eau la ballonnait. Elle est morte centenaire, non loin de chez son fils, en Ardèche, où elle continuait à préférer le vin de Bourgogne aux crus locaux. La morale de l'histoire, c'est que non seulement le vin conserve, s'il est consommé raisonnablement, et que même avec un fils agroécologue, qui consomme local, on continue à privilégier son terroir d'origine. C'est ainsi. Alors, concitoyens ligériens, foin de la mondialisation, buvons les vins du coin !
Photo : Un détail de mur extérieur autoconstruit, aux Amanins (Drôme).