Au cours de l'université d'été de l'UMP, posant à côté d’un jeune militant d’origine kabyle, Brice Hortefeux s’est laissé à risquer une plaisanterie des plus fines : « il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes."
Il déclare maintenant qu’on l’a mal compris, qu’il voulait simplement parler des Auvergnats, et le chœur des vierges effarouchées, comme notre premier ministre, François Fillon, ou le secrétaire général de l’UMP, Xavier Bertrand, entonnent la même antienne. Il serait temps que ceux qui pensent nous gouverner cessent de nous prendre pour des imbéciles. Cette interprétation aurait pu avoir un semblant de réalité si l’on n’entendait pas sur la même vidéo, après la proclamation initiale de François Copé : « il est auvergnat », quelqu’un dire « lui, il parle arabe », une dame déclarer : « il mange du cochon » et si on ne voyait pas cette bande exubérante le héler familièrement « Hamid, Hamid ! », prénom qui, comme nul ne l’ignore, est très répandu du côté de Saint-Flour. Ce faisant, cette joyeuse et si raffinée compagnie ne parle pas, comme on le prétend désormais, d’un auvergnat mais bien d’un musulman qui a abandonné certaines prescriptions de sa religion et qui a rejoint la majorité populaire. Donc, et même si ce n’était pas son intention, Hortefeux s’exposait à être mal compris. Et quand il a dit : « il ne correspond pas du tout au prototype », il sous-entendait simplement que ce n’était pas un Auvergnat standard, pas vrai ! Un ministre qui est incapable de mesurer ses propos est indigne de faire partir de notre gouvernement.
Ce soir, sur France 2 qui, fait extraordinaire, diffusait cette vidéo, Jean-Louis Borloo, un rien gêné, partait courageusement au feu. Il rapportait que le jeune militant en question avait déclaré n’être nullement choqué par cette phrase. Pourquoi l’aurait-il été ? Il est parfaitement intégré, il est le un qui va, ce sont les autres, ceux qui sont beaucoup, qui ont été collectivement insultés et qui ont à reprocher au ministre des propos inqualifiables.
Ce qui serait inacceptable de la part de n’importe quel ministre l’est encore plus venant du ministre de l’intérieur, qui a pour mission de maintenir l’ordre et la paix civile, et qui, circonstance aggravante, est chargé des cultes.
Brice Hortefeux a dit : « Quand il y en a un, ça va ». Il se trompe, un comme lui, ça ne va pas.Notre pays vit sous la menace de la grippe A. En fait, il a été victime d’une contagion aussi pernicieuse. A quoi sert-il d’avoir coulé le Front national si c’est pour propager ses idées ?