Notes tactiles #1

L'hypothétique s'est mué en sûrement. Trois mois plus tard, les notes quotidiennes (généralement prises au vol dans les transports ou bien le front collé-glacé contre une fenêtre à observer le vide qui dévale les rues à heures fixes) se poursuivent, autre support tout simplement. Du T9 SonyEricsson au tactile de l'Ipod Touch. D'un pouce à l'autre, un autre écran.

Chlore 40 degré jusque sous la peau : je il tu suffoque.
Clone de M.C. (moustache en plus) s'est enfermé dans les toilettes du train (semble-t-il) et refuse d'en sortir.
Les matraques lâchées des flics entre les sièges tapent sec contre plastique.
L'eau froide sort tiède des canalisations bouillantes.
Une lettre d'amour au marqueur.
Plus de premiers regards ni d'œil capté à la périphérie : en premier s'affiche la marque du boxer, tatouée grasse sur la largeur de leurs culs.
J'ai vu mon père, à contre-sens, dans le même wagon que le mien. Déguisé incognito, il m'a frôlé sans me reconnaître.
J'ai pas envie de lire, j'ai juste envie de rien.
Ma première anorexique porte jupe blanche, débardeur rouge sous son tatouage.
Gorille sécurité doublé molosse. Assigné semble-t-il à la garde d'un tas de ferraille rouillée hors d'usage (mais jointes derrière la nuque & le cul sur sa chaise).
Hans Landa assis devant moi lit L'oeuvre au noir.