Guazzini convaincu d'avoir fait le bon choix avec Delmas et Faugeron.
Mais pourquoi un tel empressement ? Certes, le club est l’actuel treizième après cinq journées et on aurait pu rêver d’un meilleur départ du côté de la porte d’Auteuil. Mais à bien y regarder, on ne peut pas dire que les résultats du club parisien soient catastrophiques. La défaite contre Montauban, celle qui a fait le plus mal, n’a rien de honteuse : Le club Tarn-et-Garonnais bénéficiaient alors d’une journée de repos supplémentaire alors que les autres clubs du Top 14 ont dû jouer deux matchs en moins d’une semaine. La rencontre n’était pas équitable. De plus les Montalbanais sont tous sauf des manchots : ils n’ont perdu que d’un point face au Stade toulousain et viennent de faire tomber le RC Toulon et sa pléiade d’étoiles. La défaite à Biarritz ? Combien d’équipes gagneront à Aguiléra cette saison ? Le Stade français est même revenu du stade Mayol avec un match nul, on verra bien quelles seront les formations à avoir tenu en échec les Toulonnais à l’heure de faire les comptes… D’ailleurs, l’année dernière les hommes de McKenzie et Dominici ne sont tombés qu’en demi-finale en perdant face au futur champion perpignanais. Pour une équipe soit disant en reconstruction, c’est pas mal du tout.
Alors pourquoi cette décision, quelque peu précipité, de remercier les deux anciens internationaux australien et français ? Les journalistes australiens eux semblent avoir trouvé une explication très crédible. Il suffit de lire la Phrase du Jour (cf billet ci-dessous) pour comprendre. Ce n’est un secret pour personne mais le Stade français attache au moins autant d’importance à sa communication et à sa mercatique qu’à ses résultats sportifs. L’erreur de McKenzie qui n’a pas cette culture est de ne pas avoir pris en compte cette dimension. Quelles ont été les matchs perdu la saison dernière ? Ceux contre Clermont, Toulouse et les Harlequins, auxquels ont peut ajouter le match nul contre l’Usap : les quatre joutes organisées au Stade de France ! J’oserais dire les quatre seuls qu’il fallait absolument gagner. Quand on prend en compte ces considérations on comprend mieux la décision de Max Guazzini de changer d’entraineurs. Même si sur ce blogue, on a l’habitude de respecter les cultures de chaque club, on ne peut que regretter cette décision qui semble hâtive. Je ne fais pas parti de ceux qui applaudissent ces changements d’entraineurs tous les trois ou quatre matchs. Le rugby pour qu’il soit beau, pour qu’il est une saveur doit prendre le temps de se construire, de se faire, cela passe par des défaites. On a tort de vouloir copier cette mode du foot où les entraineurs se succèdent à tour de bras. John Connolly également ancien coach du Stade français et compatriote d’Ewen McKenzie commente pour le quotidien The Australian « Cette expérience est une véritable planche savonnée et un vrai test sur votre capacité à entrainer… C’est un job difficile, il y a, je pense, une mentalité très football. Ma première année en France la moitié des coaches du Top 14 se sont fait virer avant noël ! ». Le risque pour le Stade français est de se retrouver avec une série de joueur qui n’étaient venus au club que pour travailler sous les ordres d’Ewen McKenzie (James Haskell, Mark Gasnier, Tom Palmer, etc.) il serait préjudiciable que ces joueurs se démobilisent et soient d’avantage concentrer sur la saison à venir que celle en cours…
Finalement peut être que le Stade français gagnera son match de samedi face au Castres Olympique, seul club invaincu du Top 14. Mais cette victoire aura-t-elle la saveur d’un Orangina ou celle d’un Chivas ?