Quel est le point commun entre L’Autre Montréal, collectif d’animation urbaine et touristique, La Nésamarie, salon de beauté montréalais, et Interim-Santé, agence de placement dans le domaine de la santé ? Tous ont bénéficié d’un prêt et d’un accompagnement de la part d’ACEM, Association Communautaire d’Emprunt de Montréal. Depuis 20 ans, cette association octroie des crédits à des personnes à faible revenu ou à des organismes communautaires pour les aider à développer un projet entrepreneurial. L’objectif : lutter contre la pauvreté et l’exclusion.
« ACEM a été créée à la fin des années 1980 pour offrir du capital de développement économique aux personnes pauvres et aux quartiers dévitalisés, explique Anne Kettenbeil, Directrice exécutive de l’association. A cette époque, chercheurs et animateurs communautaires menaient une réflexion collective pour trouver des solutions aux situations de précarité dans le quartier du Grand Plateau ».
Depuis, ACEM n’a pas chômé : elle a appuyé plus de 200 projets générateurs d’emplois ou de services locaux. Concrètement, cet appui prend la forme de microcrédits allant jusqu’à 20 000 $. « Mais le microcrédit ne représente qu’une partie de nos activités précise Anne Kettenbeil. Nous accordons également des prêts ‘ponts’ de 50 000 $ et proposons un suivi et un accompagnement personnalisés avant, pendant et après la mise en place des projets ».
Les initiatives soutenues par ACEM évoluent sur de nombreux secteurs d’activités (services, culture, environnement…) et sont en général mises sur pieds par des personnes davantage exposées à la précarité : femmes, jeunes ou encore personnes immigrantes. ACEM accorde également des prêts à des entreprises d’économie sociale ainsi qu’à des organismes communautaires. « Tous les projets appuyés par ACEM doivent avoir un impact social positif », résume Anne Kettenbeil.
Une source de crédits enracinée dans la communauté
L’originalité d’ACEM réside aussi dans la constitution de son capital. Ainsi, les fonds utilisés pour financer les prêts proviennent directement de « simples » citoyens soucieux de réaliser des investissements socialement responsables, de fondations, d’organismes religieux, ou encore de syndicats… Et c’est très certainement ce qui fait la force de l’association. « Les personnes auxquelles nous accordons des prêts savent que l’argent est issu de la communauté, explique la Directrice exécutive. Nous travaillons tous dans une logique de partenariat et de solidarité». D’ailleurs, les personnes soutenues par l’association financent indirectement d’autres projets : l’argent généré par le remboursement des emprunts des crédits est directement réinjecté dans d’autres initiatives. On comprend donc pourquoi le taux d’intérêt des prêts – qui est fixé à 10% – est ici appelé « taux de solidarité ».
Pour en savoir plus sur ACEM, rendez-vous sur son site web et visionnez l’interview d’Anne Kettenbeil :
Regardez également le reportage sur l’association diffusé sur CBC :
Pour plus d’informations sur le crédit communautaire :
- Site du Réseau québécois du crédit communautaire
- Site des Cercles d’emprunt de Montréal