Filippo Bentivegna émigra au début du XXème siècle de Sicile en Amérique comme beaucoup. Rossé par un rival en amour auprès d’une belle Yankee, il revint au pays plein d’amertume, acquit ce lopin et y vécut en ermite jusqu’en 1967, sculptant inlassablement ces têtes. Art brut, sans aucun doute, art obsessionnel d’un écorché de la vie sans grande culture artistique, mais aussi un art inspiré par la terre sicilienne, ses ruines, ses
L’endroit vient d’être restauré, et le tout est un peu trop propre, bien ordonné; face à ces cheminements obligés, on se prend à rêver au chaos qui devait régner ici auparavant, au plaisir qu’on aurait pris à découvrir les têtes confusément empilées, à se laisser surprendre.
A défaut d’aller en Sicile, on peut voir quelques têtes à Lausanne. Sinon, pour l’art brut en Sicile, voir aussi la Casa dei Cavalieri à Messine et, paraît-il, la maison d’un Facteur Cheval sicilien, Giovanni, à l’entrée de Mazara del Vallo (là on on peut admirer le satyre dansant).