Le monde de la VOD va connaître un événement inédit en France : le direct to VOD. La plate-forme FilmoTV va en effet sortir un film qui n’a connu quasiment aucune autre forme d’exploitation: L’Origine du monde, premier film de Jérôme Enrico (2000) et avec Roschdy Zem, n’est resté en salles que très peu de temps, la faute à une sortie en même temps que l’ouverture du festival de Cannes 2001. Il est ensuite resté dans les tiroirs de Mondo Films jusqu’à maintenant.
Bon, assez pour le coup de pub, de toute façon je ne sais pas ce que vaut le film. Mais ce fait est intéressant car il témoigne d’une évolution bien particulière.
A l’heure où les salles sont de plus en plus saturées par les sorties inédites (presque 15 sorties par semaine), les « petits » films, qui se font peu à peu pousser hors des salles obscures, doivent trouver de nouveaux moyens d’atteindre leur public.
Le « direct to VOD » est un outil qui pourra satisfaire à la fois réalisateurs et services de VOD : très peu coûteux, il permet à une plate-forme d’étoffer son catalogue avec de l’inédit, et au réalisateur de se faire connaître en touchant un public de plus en plus large. Le public de province peut également y trouver son compte puisque les sorties de faible envergure se cantonnent souvent à Paris et sa région.
Les premiers films sont-ils à terme condamnés à quitter le grand écran ? Il est certain que de plus en plus, une « sélection naturelle » va s’effectuer, excluant des salles les films qui n’ont pas de distributeur aux épaules assez larges pour s’y imposer.
Le direct to VOD semble donc un bon compromis pour éviter aux jeunes auteurs de rester dans l’anonymat complet. Encore faut-il que les plates-formes jouent le jeu et leur offrent une visibilité au milieu de l’océan des sorties VOD.