La vie étudiante est jalonnée de plaisirs de jeunesse, mais également de galères saisonnières. Exams, logement, stages. Les stages. C’était franchement pas une mince affaire, il faut se l’avouer. Tu n’as souvent pas ou peu d’expérience et pourtant, même avec une soif débordante d’apprendre, le mec d’en face ne pourra s’empêcher de penser : mais toi, que peux-tu m’apporter ? J’ai bien connu ça, les envois massifs de candidatures et les débordements de motivation face à des recruteurs intransigeants. 8 stages durant mes 4 ans d’école (de com’), tous ont été à leur manière un tremplin dans ma vie professionnelle. Malgré ton statut de stagiaire ou d’apprenti, le mot d’ordre est : efficacité. Pas de temps à perdre, tu dois arriver avec un petit bagage qui s’étoffera bien évidemment tout au long du séjour en entreprise.
Alors que je me retrouve aujourd’hui à la place de celle qui recherche son/sa stagiaire webmarketing, je suis confrontée à un difficulté majeure : trouver quelqu’un qui corresponde plus ou moins à un profil webmarketeux. Marketing, web. Web, marketing. Il y a une chose dont je suis sûre. Tous ces métiers assez jeunes qui tournent autour des nouveaux média, des réseaux sociaux etc. s’apprennent sur le tas et surtout à force de pratique. Parce qu’honnêtement, je connais très peu de formations qui vous transforment en expert du webmarketing et encore moins vous sensibilisent aux nouveaux outils de communication assez conséquemment pour que vous en ressortiez complétement aguerris. Même aujourd’hui encore, je considère que je suis en perpétuel apprentissage. Le web est tout sauf un environnement figé. Alors tu suis ou t’es largué.
Donc, je conçois qu’il est difficile aujourd’hui de recruter quelqu’un de jeune et qui arrive avec ne serait-ce qu’avec un mini bagage à main. Surtout que ce dernier cherche avant tout à apprendre. Il est pourtant certain que l’on privilégiera celui ou celle qui parle le même langage que nous. Si vous voulez bosser “dans le web” (je hais cette expression mais bon…), bouffez du web bon sang! C’est comme de vouloir bosser dans un magazine féminin et ne pas s’intéresser aux tendances et à la mode. De toutes façons, un jour ou l’autre, il faudra mettre les mains dans le cambouis. Il est parfaitement compréhensible que tout le monde n’a pas l’envie de créer un blog, une porte d’entrée facile à l’identité numérique de quelqu’un. Lire le journal perso d’un candidat nous intéresse peu si ce n’est pour juger la qualité de sa plume. Alors je ne sais pas. Faites de la veille, montrez nous que vous connaissez les outils, et puis préparez votre entretien même si vous n’y connaissez rien au web. Ne serait-ce que pour sortir des clichés et des basiques tels que “je lis Techcrunch“, “je suis mes flux sur Google Reader“, “je sais que Twitter est un super outil dans le web social actuel et que WordPress c’est cooooool” blablabliblablabla. Si vous êtes encore plus malin, arrivez avec des idées et une vision de votre futur environnement de travail.
Je suis plutôt indulgence en entretien. J’écoute plus qu’autre chose. Je n’aime pas les questions piège parce que je n’ai jamais aimé qu’on m’en pose. Et puis on a le droit d’être stressé, timide, sans expérience, mais avec l’envie d’apporter quelque chose à l’entreprise et de prouver qu’on est futé. Je crois qu’il faut se préparer très tôt à être des professionnels, même en tant qu’étudiant il faut savoir être vigilant par rapport à son identité numérique. Je ne vais pas me gêner pour googleliser le nom d’un candidat. En revanche ca sera beaucoup plus gênant pour lui s’il n’a pas protégé son compte facebook et que je tombe sur ses photos de soirées.
Bref. Ce n’est simple ni pour le recruteur, ni pour les candidats.
Cette expérience m’aura au moins prouvé une chose. Tous les jeunes ne bouffent pas du web. Et ce n’est pas un mal. Sauf si vous voulez faire ça de votre vie pro.
Bon alors, s’il y a des candidats, je suis preneuse (mail me)
(PS : on recherche également un stagiaire développeur )