On comprend vite pourquoi Les copains est devenu le bréviaire des sociétés d'étudiants du monde entier. C'est un manuel de conduite pour farceurs bambocheurs.
Les sept copains s'engagent dans toutes sortes d'entreprises facétieuses, gratuites, pour le seul plaisir de défier un peu la société. Cette société que malgré leurs gestes provocateurs, ils ne remettent pas une seconde en question.
Ce sont, si vous voulez, ces futurs notables que chante Jacques Brel dans Les Bourgeois. Le coeur bien au chaud, les yeux dans la bière... Puis quelques années plus tard, le coeur au repos, les yeux bien sur terre...
Donc, un soir de cuite, les copains choisissent de punir deux petites villes au hasard. On va défier les institutions.
D'abord l'armée. Il s'agit d'organiser de grandes manœuvres dans la ville qui réveilleront les habitants pendant la nuit.
Ensuite l'Eglise. L'un des copains déguisé en prédicateur prêche l'amour libre lors de la messe et déchaîne les ardeurs.
Enfin le pouvoir civil. Un copain se déguise en statue et répond au discours du maire, faisant fuir toute la population.
Ils ont bien rigolé. Rien ne s'est passé.
Mais c'est assez drôle. Des mises en scène habiles. Des descriptions justes de l'ivresse et de l'amitié. Drôle mais gratuit.
Rien à voir avec la fameuse charge contre les médecins que lance le même Jules Romain dans son Docteur Knock. Vous vous souvenez? Tout homme en bonne santé est un malade qui s'ignore... En ces temps de grippe, n'oubliez pas de consulter votre généraliste.
Jules Romain, Les copains, Folio