Selon Hachette, l'accord violerait de fait deux articles de l'Union européenne, ce qui le rendrait alors « nul et non avenu » au sein du territoire de l'UE, d'autant plus qu'il placerait Google « en position dominante sur le marché » de manière abusive.
Poursuivant donc sa campagne anti-Google, Hachette Livre avertit que l'accord Google balayerait d'un revers de manche les titulaires de droit actuels dans le monde entier, au profit exclusif de Google. Qui plus est, le paiement des 125 millions $ pour acheter le consentement des professionnels étatsuniens constituerait un abandon total à la société des droits. Pour Hachette, plus qu'un simple achat de l'autorisation de gérer des livres sous droit, c'est une tentative claire d'imposer sa voie par un biais faussement judiciaire.
Cette semaine, Arnaud Nourry s'était distingué en assénant que « le projet d'accord de Google n'est pas du tout adapté aux droits européens. Aux États-Unis, par exemple, il existe une règle, celle du fair use, qui autorise un tiers à faire un usage non commercial et raisonnable du contenu d'une œuvre. Le fair use n'existe pas en Europe ». Au moins peut-on lire une certaine continuité dans l'appréhension de ce conflit.