La campagne de Serbie

Publié le 10 septembre 2009 par Didier54 @Partages
Le foot sait être cruel. Farpaitement, comme dirait Obélix.
La France, qui traînait son blues, se liquéfiait dans des palabres sans fin et sans grand intérêt, a démarré son match capital contre la Serbie à Belgrade par un pénalty. Et avec un arbitre qui a préféré la règle à l'esprit : pan, expulsion. Du goal. Séance flottement. Chamboultout.
Pour remplacer l'exclu, jugé coupable en tant que dernier défenseur d'avoir intentionnellement fait choir l'attaquant adverse (tout est dans l'intentionnellement), on procède à un changement improvisé. Un autre gardien doit garder la cage : un attaquant regagne le vestiaire. On ne joue que depuis dix minutes. Le nouveau ganté prend place dans les caisses, va chercher le ballon au fond des filets quelques secondes plus tard, péno bien tiré, caisse Marie, 1 - 0 pour la Serbie.
La partie peut s'ébrouer. Débuter pour la seconde fois. Les Bleus jouent donc ainsi à 10 contre 11 pendant les 80 minutes restantes.
Le foot sait être leçon de vie face à la cruauté. Dans l'adversité.
Car voilà qu'une équipe qui n'en était pas une jusque là, plutôt addition d'individus, pas vraiment groupe, se transforme et rajoute à sa palette des vertus dont peut-être elle ne savait même pas qu'elle était porteuse. Voilà des types qui se secouent les puces comme jamais, triment, enfilent... le bleu de chauffe, filent le coup de main au copain. Voilà que ça cavale dans tous les sens. Que ça se bat sur tous les ballons. Que ça sue à grosses gouttes.
Connus, les visages ne sont plus les mêmes. Les regards non plus. La France réussit à égaliser. Elle tient le choc. Mieux : avec un peu d'audace, aurait même pu l'emporter.
J'aime.