Présentation et commentaires d’Isabelle
L’on savait que le Jurançon était l’eau bénite qui avait tenu Henri IV sur les fonts baptismaux, l’on sait moins que les Madiran ont été au XIVème siècle les vins d’apparat à la cour de Londres. Rapportés par les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle, devenus, pour la bonne cause, dirons-nous, des catholiques du négoce!, ces vins étaient précisément appréciés pour leur charme acquis dans le vieillissement.
François 1er d’ailleurs considérait le madiran comme le « vin de seigneurs, puissant, haut en goût et pourpre en couleur et vieillissant fort heureusement ».
Le tannat est essentiellement responsable de la forte personnalité des madirans. Tannique dans sa jeunesse, il est souvent bon de savoir attendre.
Cette variété s’adapte parfaitement aux coteaux argilo-calcaires et siliceux du terroir madiranais
Le tannat est souvent complété par du cabernet franc (bouchy), du cabernet sauvignon ou encore du fer-servadou (pinenc). Mais le Bouscassé Vieilles Vignes présente un pourcentage souvent beaucoup plus élevé de tannat que le Bouscassé lui-même, soit… entre 95% et 100%
1.Argile rouge, 2005
50% tannat, 25% Cabernet sauvignon, 20% Cabernet franc, 5% Fer Servadou (Braucol)
Un nez volubile, fruité et vif, empreint de notes florales et épicées.
La bouche s’offre avec facilité par une attaque franche et nette, apporte rondeur et gourmandise sur des tannins serrés, marquants mais néanmoins lissés et sous-tendus par une prompte acidité. Des fruits mûrs et faconds pour répandre une florescence des parfums variés et diserts…
2.Montus 2005
Tannat, Cabernet Sauvignon, Cabernet franc
Richesse des expressions olfactives fruitées et épicées, essentiellement sur le sureau et le poivre.
Suavité tactile des tannins, doux, glissants, permettant une belle approche en bouche, d’autant que l’acidité rebondit dans une finale pour un retour en force plein de vivacité, de chaleur, d’abord sur la mûre, puis sur une cerise douce amère…
3.Bouscassé Vieilles Vignes, 1999
95% tannat, 5% Cabernet franc
Notes bulbaires, sanguines et au final de marinade pour un nez qui pourtant emprunte les subtilités du caramel, du miel et du balsamique, puis d’épices, comme la muscade et le clou de girofle.
La bouche se nantit pareillement de saveurs viandées et épicées. En superposition du nez. Les tannins, d’une douceur remarquable, sont d’une finesse appréciable dans les retours de la finale, mais hélas les élans souffrent d’une déclivité trop rapide sans doute…, en dépit d’un soutien acide incontestable.
Isabelle