Les Tontons Flingueurs, c'est le cinéma comique que tout le monde aime. Une histoire dont personne ne se souvient, un humour féroce et surréaliste, des acteurs exceptionnels et les dialogues ciselés de Michel Audiard.
Plus de 45 ans après la première sortie de ce film-ovni, les hommes continuent toujours de se flinguer allègrement.
Tandis que vient de paraitre un livre accusateur sur l'élection de Martine Aubry à la tête du parti socialiste, les amateurs de roses nous rejouent une énième scène de flinguage en règle.
Question flinguage, le monde n'est pas en reste. Le Liban essaie de vivre avec un Hezbollah qui a une Kalachnikov dans la poche; Israël qui ménage la chèvre américaine et des colons qui ne sont pas chous ne sait pas par quel bout prendre la paix; et l'Iran a montré cet été que les tontons ayatollahs pouvaient également être de terribles flingueurs.
Même les ados se font maintenant flinguer. Barack Obama a récemment mis en garde les collégiens américains qui postent tout et n'importe quoi sur Facebook. De drôles de tontons pourraient plus tard utiliser à mauvais escient les bêtises postées dans leurs années ingrates...
Ainsi bien souvent, le flingue prend le dessus sur la paix, la joie et l'amour. Mais dans leur scène d'anthologie, les Tontons Flingueurs nous livrent une réponse grivoise : tout peut s'arranger autour d'une bonne bouteille et de quelques vieux souvenirs.
Et si nous nous prenions quelques instants pour Audiard? Nous pourrions alors comprendre que chaque dimanche, en buvant du pinard transformé en sang du Christ et en revivant les vieux souvenirs de Dieu fait Homme, nous faisons la paix, vivons la joie et partageons l'amour.
Comme le disait si bien un autre vieil anarchiste conservateur Frédéric Dard, succulent auteur de San Antonio: "mon Dieu, que votre volonté soit fête !"