Mais j’aime la guerre virtuelle…
OUI, j’aime la guerre virtuelle
Car j’aime me mesurer sur un champ de bataille virtuel à d’autres guerriers armés comme moi. Me battre dans un jeu. Car la “fausse guerre”, c’est un environnement (le champ de bataille), des variables (les hommes, les armes) et de la stratégie. C’est un combat entre des esprits qui sont capables d’établir des stratégies gagnantes avec des cartes similaires. L’art de la “fausse guerre” est d’ailleurs la base du jeu de réflexion. Que ce soit dans les echecs, les wargames, les RTS (les jeux de stratégies en temps réel), les FPS (first person shooter) ou au tarot, la guerre virtuelle est ludique et excitante (quand on connait les règles).
Que la guerre virtuelle ressemble et soit une simulation de la guerre réelle ne me dérange pas, au contraire. Si c’est une véritable simulation, il y aura des pleurs et du sang. Il y aura des coups tordus, et peu d’honneur. Il y aura à la fin un gros champignon, juste pour montrer que j’avais raison et pas toi. Non, ça ne me dérange pas, car si la simulation est poussée, le joueur comprendra que dans la guerre, il n’y a pas de gagnants.
Rappelez-vous Joshua, l’ordinateur de Wargames, déclamant à propos de la guerre : “A strange game. The only winning move is not to play” (quoi ? C’est pas une référence de geek, c’est une référence de hacker).
Donc, il n’y a pas de mal à faire la guerre virtuelle (tant qu’on sait que c’est virtuel et que ce n’est pas la réalité, je ne parle donc pas pour les enfants) ! Voilà donc un premier exemple jouissif de film publicitaire de guerre. Il s’agit de la démo romancée du jeu vidéo R.U.S.E. un jeu de stratégie temps réel censé pousser la simulation jusqu’à pouvoir abuser votre ennemi (ce que les RTS actuels n’arrivent pas à faire).
Mais qu’est-ce que je déteste le marketing de la guerre
Le marketing de la guerre est le marketing qui s’appuie sur la glorification de notions foireuses de sacrifice et d’héroïsme patriotique, de beauté des armes de destruction massive et de drapeau national qui flotte au vent. Bref, tout ce qui n’est pas affrontements à armes égales pour le sport, mais au contraire affrontements idéologiques. Tout ce qui fait les guerres d’aujourd’hui quoi : guerres de fric, guerres de religion, guerres ethnique, etc. Des guerres où les gagnants ne seront jamais les combattants, mais au contraire tout ceux qui ne jouent pas.
Ces guerres sont pourries. Les idéologies véhiculées par ces guerres sont pourries. Et donc le marketing qui s’appuie sur ces notions est pourri. Et quand on s’amuse à franchir les frontières tenues entre le jeu vidéo de guerre et la vraie guerre, je trouve ça navrant. Voilà pour illustrer ce propos, le superbe (car il est très bien fait) trailer d’Halo 3: ODST, qui nous pose la question de la guerre comme il faut la poser. Est-ce bien ou mal ? Essayer de regarder ce trailer de 2 faons : comme un pro-guerre bourrine et comme un anti-guerre : les 2 fonctionnent. Ils sont trop forts chez Bungie.
Henriqueta Lisboa disait : “Pour parler de la guerre Il n’y a que des larmes.”
Et elle avait raison, vous ne trouvez pas ?