Par Destination Santé
Quand je serai grand, je serai vivant !. Dur slogan que celui retenu par Médecins sans Frontières (MSF) pour appeler à étendre l’utilisation des pâtes nutritives « prêtes à l’emploi » afin de réduire la malnutrition dans le monde. Sur les 20 millions d’enfants concernés, seuls… 3% y ont aujourd’hui accès.
Ces pâtes nutritives contiennent les vitamines, nutriments et minéraux essentiels à la croissance des jeunes enfants. En particulier les moins de 3 ans. Il s’agit en fait d’une nouvelle génération de produits hautement nutritifs à base de lait, de sucre et de graisses végétales qui supporte très bien les climats chauds. Un point essentiel, sachant que les gros foyers de mortalité infantile liée à la malnutrition se trouvent dans la corne de l’Afrique, au Sahel et en Asie du Sud.
Autre avantage non négligeable, ces pâtes peuvent facilement être produites sur place. C’est un vrai plus comparé aux traditionnelles farines enrichies importées des pays riches. « Les pâtes nutritives permettent aux enfants de reprendre du poids et des forces en l’espace de deux semaines », explique le Dr Gustavo Fernandez, chef de mission de MSF en Somalie. Or à ce jour, l’OMS, le Programme alimentaire mondial et l’UNICEF limitent l’utilisation de ces « aliments thérapeutiques » aux seuls enfants atteints de malnutrition grave...
« Ces recommandations sont trop restrictives » insiste MSF. « Les pâtes doivent être recommandées en traitement précoce de la malnutrition, sans attendre que l’enfant ne soit atteint de la forme la plus sévère de la maladie ». Et le temps presse : 5 millions de petits malnutris meurent tous les ans avant leurs cinq ans…
Source : Médecins sans Frontières, 10 octobre 2007
Médecins Sans Frontières lance une campagne pour promouvoir un traitement efficace de la malnutrition et plaider pour l’extension massive de l’utilisation des pâtes enrichies prêtes à l’emploi.
MSF lance un appel :
- Aux ministères de la Santé et leurs partenaires, pour qu’ils favorisent l’utilisation effective des pâtes enrichies prêtes à l’emploi pour le traitement des enfants atteints de malnutrition sévère, comme le recommande l’OMS. Aujourd’hui, 97% des enfants concernés n’en bénéficient pas.
- A l’OMS, pour qu’elle favorise l’application de ses nouveaux standards de croissance de l’enfant et pour qu’elle élargisse les indications d’utilisation de la nouvelle génération de produits prêts à l’emploi. Ces derniers doivent être recommandés en traitement précoce de la malnutrition sans attendre que l’enfant ne soit atteint de la forme la plus sévère de la maladie. L’OMS doit promouvoir la recherche opérationnelle dans ce domaine, pour reproduire et étendre les expériences positives, comme celle menée par MSF au Niger en 2006 auprès de 60 000 enfants atteints de malnutrition dite modérée.
- Aux bailleurs de fonds, pour qu’ils reconsidèrent la qualité de l’aide alimentaire pour les enfants de moins de trois ans et remplacent les farines enrichies par les pâtes nutritives prêtes à l’emploi, mieux adaptées, plus pratiques et plus efficaces pour les enfants souffrant de malnutrition aiguë.
- A l’UNICEF et au PAM pour qu’ils assurent la disponibilité des pâtes nutritives prêtes à l’emploi en quantités suffisantes et à des prix accessibles, ce qui implique de collecter des fonds et de trouver des solutions pour assurer une production durable et localisée dans les pays concernés.
- Aux ministères de la Santé, aux chercheurs en nutrition et aux différentes organisations gouvernementales et non gouvernementales, pour qu’ils mettent en œuvre des projets de recherche visant à explorer la place que pourrait occuper les produits prêts à l’emploi dans la prise en charge de la malnutrition, sous toutes ses formes.
- Aux chercheurs, producteurs et utilisateurs des pâtes nutritives prêtes à l’emploi pour qu’ils travaillent à l’élargissement de la gamme de produits existants pour permettre des utilisations élargies : traitement précoce, prévention de la malnutrition infantile, nutrition maternelle, etc.