Des frissons nous envahissent à l'annonce d'une telle rumeur. Oui, la.S.M.S. avait vanté les mérites marketing de ce joueur. Mais pas à n'importe quel prix. Comment peut-on un seul instant imaginer anéantir le principal atout qui donne toute la valeur marketing de Chabal ?
Regardons les choses en face. Chabal est un bon joueur mais n'est que remplaçant. Son aura a pris de l'ampleur grâce à ses violents plaquages. Mais s'il a dépassé le cadre du rugby, c'est uniquement grâce à son look détonnant "d'homme des cavernes", en total contradiction avec la tendance actuelle qui prône dans le rugby moderne : l'homme-féminin qui prend soin de lui, qui s'achète des produits de beauté, qui pose dans les magasines nues, bref, un homme qui assume sa part de féminité. Une tendance largement développée par Max Guazzini, Président du Stade Français et créateur du célèbre calendrier "Les dieux du Stade". Chabal, lui, a les deux pieds bien ancrés dans les valeurs d'origines du rugby : combativité, puissance, esprit d'équipe, convivialité... Des valeurs humaines et sportives simples, bien lointaines de celles sophistiquées de l'homme moderne vu par Guazzini. Les français l'aiment pour ça. Ils en ont fait leur chouchou.
Lui raser la barbe, principal argument marketing du "produit Chabal", est donc une pure folie. L'engouement qu'il suscite et qui est recherché par un sponsor pourrait avoir un effet boomerang si Gillette le rase. Au lieu de "récupérer" l'affection du public par un transfert d'image, la firme américaine pourrait s'attirer les foudres des consommateurs, furieux qu'on exploite leur idole à contre-nature. Une telle opération aura néanmoins un impact médiatique colossal. Mais il est facilement imaginable que cela ne sera pas un impact positif. Il pourrait même raviver le débat du sponsoring sportif par ses détracteurs qui le considèrent comme le virus du sport. On se demande donc ce qui se passe dans la tête des dirigeants de Gillette. Espérons que la raison l'emporte et qu'ils n'iront pas jusque là. Dans leur intérêt, dans celui de Chabal, de celui du public qui ne veut pas qu'on touche à son idole et plus généralement dans celui du sponsoring sportif. Espérons... car, d'une marque qui diffuse actuellement un spot avec Thierry Henry sous le maillot du club d'Arsenal qu'il a quitté depuis plusieurs mois, on ne peut être sûr de rien !