Ce matin, j'entends François de Closets parler de l'orthographe sur France-Culture. Il dit que les ados notamment écrivent avec un clavier et que les machines à clavier, les ordis, ont des correcteurs orthographiques. Donc, selon lui, ce n'est plus la peine de l'apprendre par coeur. A peu près dans le même temps, je lis dans le Nouvel Obs que les Danois autorisent à titre expérimental les lycéens à se servir d'internet pendant les examens afin d'y puiser les références nécessaires à la réflexion personnelle. Est-ce à dire qu'apprendre par coeur des données en histoire, en géographie, en sciences, en arts visuels est complètement dépassé ? Si nous poussons jusqu'au bout cette logique de l'assistant électronique et informatique, à quoi bon ennuyer les gosses avec les tables de multiplication et les techniques opératoires ! Rangeons également dans le grenier des vieilleries l'apprentissage si laborieux de l'écriture manuscrite ! Je ne suis pas une indécrottable baderne d'arrière-garde. L'outil informatique, oui oui, ce n'est qu'un outil et pas un savoir, peut trouver son utilité à l'école si on lui assigne un but. Je réfléchis actuellement à la création d'un blog entièrement rédigé par des élèves du primaire. Mais je m'inquiète des effets négatifs qu'entraînerait tout abandon de l'apprentissage par coeur. Et qu'en serait-il, pour notre mémoire, de la dépendance à la béquille internet ? Les partisans de F de C disent que l'abandon du rabâchage, de l'ânonnement libèrerait de l'espace et du temps de réflexion pour le cerveau. Hum ! Je vois là une grave confusion entre réflexion et pensée. Réfléchir, dans un contexte donné à une situation précise, permet de trouver la solution d'un problème mais ne génèrera pas forcément de la pensée qui, elle, doit s'inscrire dans un agencement plus large et transversal. Non, non et non ! REFLECHIR ce n'est pas PENSER. Si nous n'avons pas de connaissance dans notre mémoire humaine, des connaissances sans arrêt vues et revues par nos EMOTIONS, nous ne serons que des robots formatés par Google et son savoir lié à la doxa économique. Il est donc urgentissime de résister où que nous soyons à ce docteur Folamour qu'est Monsieur de Closets.