Crânement et avec un effet du plus beau grégorien, les voûtes des Affaires Étrangères vibrent d’un « la France n’a pas eu de candidat, n’a défendu personne et n’est pas intervenue, jamais, jamais, jamais… Nous avons respecté complètement la neutralité nécessaire, c’est un pays souverain ».
Point d’orgue !
Silence. Méditation.
La France n’a pas eu de candidat. D’ailleurs, le conseiller de Nicolas Sarkozy pour les relations avec les pays africains, (le Monde du 30 août 2009), ne disait rien d’autre quand il affirmait : « Au Gabon, la France n’a pas de candidat, mais le candidat de Robert Bourgi, c’est Ali Bongo. Or je suis un ami écouté de Nicolas Sarkozy. De façon subliminale, l’électeur comprendra »…
Subliminal quand tu nous tiens.
Subliminales, les interventions de l’État français : les mécanismes commerciaux et les enjeux financiers, y compris ceux des sociétés nationales suffisent à l’efficacité.
Subliminal, le pétrole (53% du PIB, 79% des recettes d’exportation du pays) : Total ne contrôle que 30% de sa production.
Subliminales, les ressources minières, manganèse en tête, exploité par Comilog : le Français Eramet, n’en contrôle que 66% aux côtés de l’État (attention, les Indiens et les Chinois guettent).
Subliminale l’exploitation des bois tropicaux dominée par le groupe français Rougier.
Subliminale la réception d’Ali Bongo par Nicolas Sarkozy et Claude Guéant en 2008 : à ne pas confondre avec un adoubement du fils prodigue.
Le père d’Ali, feu Omar Bongo, « ami…