Dans ce dossier où Dominique de Villepin est le principal accusé et Sarkozy le principal accusateur, l’on ne sait plus si la justice travaille sereinement. Et pour cause, l’Elysée ne serait pas resté les bras croisés dans cette affaire. En témoigne le demi-aveu, du Président qui a, sans le citer, condamné de Villepin en déclarant qu’il souhaitait que l’on se débarrasse des combines de la Ve République.
« De la part du président de la République, ce n’est pas de la colère, c’est une forme de communication. La première combine, et je dirais même combine d’Etat, c’est une justice et une presse aux ordres du pouvoir : l’instrumentalisation politique de l’affaire restera dans les annales de la République », s’emporte l’ultravillepiniste Jean-Pierre Grand, député UMP de l’Hérault.
Pour Dominique de Villepin, la mainmise présidentielle sur le dossier ne fait pas de doute. Cette « pression institutionnelle » comme il la nomme aurait comme principal intérêt – au delà de la recherche de la vérité – de le mettre sur la touche.
Dominique de Villepin dénonce une instrumentalisation politique. Comme si l’’image d’un ancien Premier ministre dans le box d’un tribunal servait à briser sa carrière politique … Un brin grandiloquent, Jean-Pierre Grand ajoute : « Il va être condamné. Villepin est un écrivain avant d’être un homme politique, et les écrivains ont toujours été persécutés. Il est traité comme l’étaient jadis les dissidents soviétiques. Il va avoir le sort de Soljenitsyne » !
A la veille de la disparition du juge d’instruction, la réponse de l’Elysée aux déclarations de l’ancien Premier Ministre de Jacques Chirac ne manque pas de piment : « La justice est saisie, laissez la justice travailler ! D’ailleurs elle a travaillé : deux juges d’instruction totalement indépendants ont dit ce qu’ils en pensaient. Le parquet, en l’occurrence totalement indépendant, a dit ce qu’il en pensait ».
L’Elysée voit donc le Parquet – soumis au Garde des Sceaux – comme une autorité aussi indépendante et le juge d’instruction comme un juge qui « travaille ». Ce dernier n’en disparaîtra pas moins dans les prochain mois. Une curieuse conception de la Justice…