Déjà la commission nationale de déontologie de la sécurité avait, sur saisine du sénateur Badinter, rendu un avis sévère, non publié, le 15 décembre dernier, faisant état d’une succession de déficiences dont était résulté ce décès. Une instruction partielle est en cours et doit établir l’exactitude des faits qui, s’ils étaient confirmés, devront être poursuivis et sanctionnés sans faiblesse, tant par la voie pénale que par la voie disciplinaire.
La prison doit cesser d’être un monde de non-droit et si les conditions de travail des personnels sont souvent difficiles, les conditions de vie des détenus ne sont pas acceptables : « une honte pour notre République » avait dit le président de la République lui-même devant le congrès réuni à Versailles.
Ce sera l’enjeu majeur du débat sur la loi pénitentiaire enfin inscrit le 14 septembre à l’Assemblée Nationale.
Qu’il s’agisse des conditions du décès de Denis Ardon, comme des sévices subis ensuite par ce détenu témoin, le Parti socialiste demande à la Garde des Sceaux et à la justice que toute la lumière soit faite, rapidement et de manière incontestable. Cette information judiciaire doit donc être sans délai élargie par le parquet d’Evry aux faits de sévices dont ce témoin fait état. Fermer les yeux sur de telles accusations serait intolérable.