Automobile : des sous-traitants au bord du gouffre

Publié le 09 septembre 2009 par Ps76

Alors que le Ministre de l’Industrie parle d’un premier semestre « plutôt rassurant » pour les constructeurs automobiles, les résultats de PSA et Renault sont en fort recul. Par rapport au premier semestre 2008, ils baissent respectivement de -21,8% pour PSA et de -23,7% pour Renault.

Surtout, l’effondrement de la production en France entraîne les sous-traitants au bord du gouffre.

En évoquant une « sorte d’alerte » pour les entreprises concernées, le ministre de l’industrie fait preuve d’un sens de l’euphémisme qui ne saurait éclipser l’ampleur de la catastrophe industrielle et sociale qui frappe les équipementiers, fournisseurs et distributeurs de rangs 2 et 3.

New Fabris, Molex, Wagon Automotive, Bosal… depuis le début de l’année, le recours au chômage partiel, les plans de licenciement, les mises en redressement voire les fermetures de sites se multiplient, sans perspective de reprise des commandes dans l’immédiat.

Le gouvernement vante les mérites de la prime à la casse et du bonus-malus, alors que ces dispositifs, couplés aux six milliards d’euros d’aides accordés aux constructeurs, n’ont pas permis de soutenir les sous-traitants du secteur automobile, ni d’empêcher l’effondrement de la production des constructeurs français. Faute de stratégie de l’Etat, faute de contreparties assignées aux donneurs d’ordre.

Il est vital de mettre en place un véritable plan de soutien de la filière automobile qui ne soit ni une somme de cadeaux aux grands groupes ni une succession de mesurettes pour les PME.

La disparition des sous-traitants hypothéquerait l’avenir de la production automobile dans notre pays. Quand sonnera l’heure de la reprise, les constructeurs et gros équipementiers investiront ou se maintiendront là où le maillage industriel de sous-traitants aura été préservé, permettant la fourniture des pièces et la distribution des voitures.

Dès janvier dernier, le Parti socialiste a placé les sous-traitants, leurs entrepreneurs et leurs salariés, au cœur de son plan pour l’avenir de l’automobile. Pour les soutenir dans la crise, nous avons proposé des mesures directes (respect des délais de paiement par une modification de la fiscalité touchant les donneurs d’ordre, accès facilité au crédit par des prêts bonifiés et des garanties de l’Etat…) et indirectes (crédit impôt recherche mieux ciblé et en direction des PME innovantes, programme de commandes publiques de véhicules propres, création d’un brevet européen pour aider les PME innovantes…). Ces propositions restent d’actualité : il est temps d’agir avec force pour l’industrie automobile.

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