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La fierté des archaïques.

Publié le 09 septembre 2009 par Marx

                             La « guerre » entre les modernes et les archaïques n’est pas terminée. L’assaut lancé par les modernes tombe à plat. La crise vient leur  rappeler la réalité du système capitaliste et confirmer qu’elle existe bien et qu’elle n’est pas un vue issue des photos types du marxisme archaïque. La mondialisation capitaliste et sa globalisation nécessaires disaient ils, au nom de l’internationalisme, est bien une posture révisionniste et une imposture politique. L’internationalisme prolétarien et la mondialisation capitaliste, le premier c’est l’instrument de lutte contre le second. En fait les modernistes n’ont rien appris et conçoivent la politique au jour le jour et hors de tout processus, pour les uns. Pour les autres le « modernisme » est un simple écran qui permet de ne pas avouer que l’on est en face, car pour le contenu, c’est remplir une poche plastique avec de l’air. Certes la poche est pleine. Et comme selon Olof Palme, les modernistes d’aujourd’hui sont ceux qui n’ont encore rien prouvé, les réalistes n’ont encore rien réalisé.
                             Ceux qui sont taxés d’archaïques par ces modernistes et autres réalistes , sont simplement ceux qui attachés au processus et à l’expérience. Ils n’ont pas d’idées préconçues, elles partent du vécu de ceux qui étaient là avant eux, de leurs expériences, de leurs réalisations et de leurs combat. Puisque rien ne sort de rien, autant comprendre et savoir d’où l’on vient, pour savoir où on est et où va-t-on . Il y a eu de plus grands qu’aujourd’hui, pourquoi tenter d’inventer ce qui est  en ne rien faisant, alors que tout reste à faire en matière de socialisme. Vouloir réinventer le socialisme cache mal la volonté de le remettre en cause et d’accepter le système en place, humanisé, moralisé, régulé mais capitalisme tout de même..
                           Si les prétendus « modernes » auto proclamés n’ont rien réalisé, par contre, ils laissent tout prendre y compris le minimum du compromis issu de la Libération, de « l’archaïque » Front Populaire et bientôt de la République pour l’essentiel de ses conquêtes. La laïcité, les nationalisations, le service public, l’école, la santé, le droit de grève, tout est relégué au rang d’archaïsmes. La bourgeoisie se frotte les mains en découvrant ces alliés là, au cœur de ceux qui la combattent. C’est la cinquième colonne du général Capital.
                            Ces archaïsmes cités plus haut sont le produit des luttes archaïques d’autres archaïques et d’un peuple dont la notion même ,devient aux yeux de ces modernistes, archaïque. L’archaïsme a au moins le mérite d’exister, dans les idées, la pratique et ses réalisations dont jouissent y compris ceux qui les dénoncent bêtement. Le modernisme à l’œuvre, c’est tout céder à la bourgeoisie sans mener le moindre combat ou en faisant semblant de combattre. Progressivement mais rapidement tout y passe et partout. La « social démocratie » européenne est si moderne que les forces réactionnaires n’ont pas besoin de gouverner, elle fait la sale besogne à leur place. En guise de modernité, les modernes mènent une politique réactionnaire dont les principes remontent à plus d’un siècle, lorsque le socialisme était en situation groupusculaire. Les mots ne traduisent pas la réalité et servent souvent à la cacher, sous prétexte de « valeurs », on liquide les principes.
                        Les archaïques peuvent être fiers, ils ont construit ou sont les descendants des constructeurs de liberté, de plus d’égalité et ils ont une conscience sociale, pendant que les modernes sont incapables de garder et de développer les acquis pour lesquels ils ne sont en rien par ailleurs. Avec les modernes, tout fout le camp, puisqu’ils n’ont pas de conscience de classe, le socialisme leur est étranger. Encore un archaïsme, la conscience de classe. Elle est un guide pour Jaurès.
                             Dans une brochure de la SFIO, par Augustin Laurent, : »Jules Guesde et Jean Jaurès, Deux Grandes figures ,une même leçon »  Page 8 … »La lutte des classes ? « Un principe » disait jaurès . « Un fait ! » répondait Guesde. «  Une boussole ! » ,reprenait Jaurès. « Une arme ! » répliquait Guesde. Ils avaient raison tous les deux . La lutte des classes fut tour à tour boussole et arme. Extrait du discours prononcé par Augustin Laurent au Panthéon, au cours d’une cérémonie commémorative de la mort de Jean Jaurès et le même jour au Père Lachaise pour l’anniversaire de la mort de Jules Guesde.  Il n’est pas nécessaire d’admirer de tels socialistes si leurs idées sont enterrées avec leurs corps et si elles doivent rester lettre morte. « L’archaïsme » c’est aussi la fidélité à l’œuvre ,à la mémoire , à la mission assignée et leur projection dans l’avenir, sans retomber dans les travers et les erreurs du passé. L’idéal et sa mise en pratique.

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