Mener des actions pour nourrir ceux qui ont faim, c’est bien. C’est même nécessaire.
Faire une action de marketing alternatif pour en parler, c’est encore mieux, et en tant que publicitaire mono-maniaque, j’ai déjà envie d’applaudir.
Donc je commence à parler d’une opération organisée par Young & Rubicam Isräel pour l’association Latet.
L’idée : les 19 et 20 septembre prochains se tiendra la Rosh Hashana, la fête du nouvel an dans le calendrier juif.
Les jours sont ainsi chômés et tous se consacrent à la fête.
Enfin pas tous. Car évidement les plus pauvres ne peuvent pas participer vu qu’ils n’ont pas les moyens.
A moins qu’on leur donne les fonds nécessaires pour qu’ils puissent en profiter…
L’Agence et l’association ont donc décidé de mettre en place une opération destinée à générer des dons : ce sont ainsi 200 000 assiettes vides qui ont été déposées sur 1,3 km de table sur Rabin Square, une place de Tel-Aviv.
A première vue, c’est impactant, et la vue de toutes ces tables vides crée forcément un sentiment étrange…
Mais comme je suis un peu embêtant, je vais aller plus loin : pourquoi avoir dépensé autant d’argent pour amener à aider les pauvres, alors qu’on aurait pu leur donner directement ?
Je comprends la raison religieuse et je la respecte. Je pense juste que ça aurait eu autant d’impact avec un peu moins d’éléments, surtout que j’ai un doute sur le fait que toute cette jolie mise en scène ne soit pas dégradée d’ici à l’événement.
Bref, le paradoxe est fort quand on est amené à dépenser beaucoup d’argent pour aider ceux qui en manquent. Mais c’est probablement la même problématique que celle des Associations qui nous couvrent de courriers, de rapports financiers, de stylos publicitaires… et qui dépensent largement nos maigres contributions (à l’échelle du problème) pour un marketing qui n’est pas réellement nécessaire (n’hésitez d’ailleurs pas à les appeler pour leur demander de ne plus vous envoyer toutes ces docs).
En bonus : Latet fait chaque année une opération “choc”, voici celle de 2007.
Telle une armée d’ombres souffrant de la faim, des milliers de personnages en carton - courbés par l’humidité - ont massivement investi la vaste place Rabin pendant une semaine.
Au dos de chacun de ces mannequins - tout comme sur l’immense panneau installé au milieu de la place - figurait l’inscription “un million de personnes meurt de faim en silence”.