Du 9 au 18 octobre la ville de Bordeaux organise sa première biennale de “création urbaine” : Evento. Ce que donnera l’événement, nul ne le sait, mais, promis, j’en reparlerai en temps et en heure. Cette manifestation se déroule en deux temps : expo d’œuvres d’artistes contemporains pendant 3 ou 4 jours sur la place des Quinconces, au milieu des manèges et des barbe-à-papa de la fête foraine (oui oui, au milieu ; tu es dubitatif ? alors on est deux). Puis lesdites œuvres se baladeront en ville.
Le point-clé de l’affaire est une passerelle de 120 mètres de long, qui unit les Quinconces au quai, en enjambant les voies de circulation.
Bien qu’inachevée, l’œuvre a déjà belle allure. Son concepteur est le plasticien japonais Tadashi KAWAMATA, généralement assez porté sur le land art (on lui doit ainsi des huttes, mais aussi une passerelle — décidément — installée à Lavau-sur-Loire, dans le cadre d’Estuaire, manifestation entre Nantes et Saint-Nazaire dont j’avais parlé ici-même fin juillet). L’objet est sobre, plutôt joli, et quand on passe à côté ça sent l’arbre fraichement coupé, un peu comme si on traversait une scierie. J’adore.
Ce bois a une origine bien particulière : il s’agit des pins des Landes tombés à terre lors de la grosse tempête du 24 janvier dernier. La mise en œuvre technique a été confiée à diverses entreprises du pôle de compétitivité “bois” de la région, entreprises qui ont du relever un défi que je ne suis pas capable de mesurer (ayant déjà bien du mal à comprendre un schéma de montage Hik-et-Ha) : a priori, travailler ce bois de chute pour en faire un objet de cette taille, assez solide pour supporter la foule, n’allait pas de soi. La colle elle-même a été créée spécialement pour cette œuvre par un chercheur de l’Institut du Pin, comme quoi industrie et art ont vraiment des choses à se dire. Affaire à suivre.