Voilà un sprinteur qui n'a pas eu besoin de plusieurs années et de plusieurs compétitions pour être une légende. A 21 ans, après les Jeux Olympiques de Pékin 2008, il l'était déjà. Précoce le gamin. Sur les deux évènements les plus importants de la vie d'un athlète (JO et Coupe du Monde), il éclabousse les records les plus mythiques de la discipline (100m et 200m), avec des médailles d'or à la clé ! Pire, il le fait avec une décontraction hallucinante ! Pourquoi est-il si fort ?
Il faut chercher les réponses à cette question dans son mental, sa morphologie et ses prédispositions psychiques.
Le mental
C'est le point commun de tous les plus grands champions. Il faut être solide dans la tête pour espérer glaner quelques médailles. Réussir à se convaincre qu'on est le meilleur, quoi qu'il arrive ! Ce n'est pas si facile, Asafa powell en sait quelque chose; il n'a jamais réussi à s'imposer lors des grands rendez-vous alors qu'il était le meilleur sprinteur du monde. La faute au mental ! voilà une qualité indéniable dont dispose Bolt. A 17 ans, au championnat du monde junior où il courait le 400m, il affirmait déja qu'il peut faire de grandes choses sur des distances plus courte comme le 200m et le 100m. Sur la ligne de départ, il bouffait littéralement ses adversaires avec son assurance. A 23 ans, il est toujours aussi fort mentalement.
La morphologie
Ne cherchez pas, c'est le premier sprinteur de ce gabari à atteindre ce niveau de performance. C'est simple, avant l'arrivée de Bolt, aucun détecteur de talents n'avait le courage de miser sur ce genre de physique, plutôt atypique. Le choix se portait sur des hommes trapus, aux muscles saillants. On se disait à cette époque que les sprinteurs physiquement denses auraient une meilleure fréquence d'appuis et une puissance conséquente. Usain Bolt a fait mentir ces spécialistes. Il est plutôt longiligne (1.96m pour 86Kg), sans muscles démesurés. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, il n'a pas à rougir de sa fréquence d'appuis plus qu'acceptable, la différence avec ses adversaires se ferait au niveau de la longueur de sa foulée. Avec ses grands compas, sa foulée est supérieure de 0.3m (soit 30cm) en moyenne par rapport aux autres, faites le calcul, 0.3m x 100m = 3m ! soit la distance de différence sur la ligne d'arrivée entre lui et le second (Tyson Gay en l'occurence).
Les prédispositions psychiques
Pour mettre la machine en route, le cerveau de Bolt doit envoyer le plus rapidement possible l'information à ses jambes pour imprimer une cadence digne de ce qu'on a pu voir lors de ses courses. Les petits gabarits sont avantagés sur ce point, car l'influx nerveux n'a pas à parcourir une longue distance (de la tête aux jambes) pour ordonner aux pieds de se mettre en route. Le problème est que Bolt est vraiment grand de taille, donc l'influx nerveux doit parcourir une plus longue distance pour parvenir à ses jambes. Miraculeusement, il n'en est rien ! la vitesse du signal nerveux est tout aussi rapide ! D'où la "prédisposition psychique".
Ce n'est donc plus si bizarre de voir Usain Bolt courir si vite. Certains affirment qu'il est impossible d'établir de telles performances sans dopage. Moi je dis non. Il est clair que Bolt ne présente aucun signe extérieur de dopage. En comparaison, rappelez-vous de la façon de courir de Ben Johnson, de Tim Montgomery, de Maurice Greene, ils ont quelque chose en commun... ils forcent ! C'est surfait, c'est crispé ! Avec Bolt, c'est tout en relâchement, on sent un vrai plaisir à être sur la piste, en plus, techniquement il est perfectible...
En tout cas, bravo monsieur l'éclair ! Vous faites avancer votre sport et nos connaissances sur la mécanique humaine.
J-Rv Djia