Editions Gallimard
Collection Folio
249 pages
Quatrième de couverture: " J'ai appris qu'il était mort depuis des années.C'était en mai 90 (...). Je n'avais jamais pensé à sa mort. On m'a dit aussi qu'il était enterré à Sadec, que la maison bleue était toujours là, habitée par sa famille et des enfants. Qu'il avait été aimé à Sadec pour sa bonté, sa simplicité et qu'aussi il était devenu très religieux à la fin de sa vie. J'ai abandonné le travail que j'étais en train de faire. J'ai écrit l'histoire de l'amant de la Chine du Nord et de l'enfant : elle n'était pas encore là dans L'Amant, le temps manquait autour d'eux.J'ai écrit ce livre dans le bonheur fou de l'écrire. Je suis restée un an dans ce roman, enfermée dans cette année-là de l'amour entre le Chinois et l'enfant. Je ne suis pas allée au-delà du départ du paquebot de ligne, c'est-à-dire le départ de l'enfant. " M.D
L'Amant de la Chine du Nord est l'histoire tourmentée d'une jeune adolescente de 15 ans qui va vivre ses premiers émois amoureux et charnels avec un Chinois. L'enfant n'est autre que Marguerite Duras car cette oeuvre est autobiographique, respirant par là-même une authenticité très intense. Cette histoire d'amour est faite de souffrances, d'émotions et celle-ci se comprend à la lumière d'un parcours personnel: une relation singulière de l'enfant avec sa mère, ses frères. Les thèmes de l'absence et de la séparation prennent une profondeur mystérieuse. L'Indochine devient ce pays inconnu, empreint de passion sensuelle et de bonheur éphémère. L'écriture de Marguerite Duras sera sans doute ce qui touchera le plus son lecteur: un phrasé court, où l'image est très saisissante. Le roman se lit alors comme un scénario. Il reste une impression d'inachevé, d'un profond et triste sentiment de nostalgie : les personnages se dévoilent en demi-teintes par leur silence et leur retenue où ce qui n'est pas dit se révèle plus essentiel que jamais. Sans nul doute, L'Amant de la Chine du Nord est un roman écrit avec le coeur: l'ambiance intimiste n'est pas pesante et les mots coulent aussi naturellement que les larmes. Un roman fort, mélancolique, à fleur de peau...