Après quelques semaines de vacances estivales, c'est la dure loi de la rentrée. Pour certains, tout est nouveau; pour d'autres, tout est pareil. Pour la politique et les médias, tout a l'air nouveau mais tout est toujours pareil.
Alors qu'à Viterbe Benoît XVI invitait les chrétiens à ne pas avoir peur de s'engager en politique, les hommes politiques français qui se piquent de discours chrétiens nous effrayaient pas leur étrange engagement.
Philippe de Villiers avouait l'échec total de son positionnement et se ralliait au parti du président; Christine Boutin sortait de ses gonds, voyant dans ce mouvement stratégique une concurrence inattendue; et François Bayrou tendait une main anti-sarkozyste à un parti socialiste qui a souvent eu une vision de la société très éloignée de ses convictions.
En ce mois de septembre ensoleillé, le christianisme en politique est plutôt moribond.
En y regardant de plus près, cela n'est pas vraiment étonnant. En nous invitant à nous engager, Benoît XVI nous demande d'aimer en vérité. Caritas in Veritate. Etre chrétien en politique ne doit pas se résumer à un discours ou un certificat de baptême mais à des convictions défendues contre vents et marées avec sourire, force et amour.
Ce n'est pas parce que le président met la pression sur Christine que les élus de son mouvements doivent tout à coup faire machine arrière sur le travail dominical; ce n'est parce que les français ont peur des immigrés que Philippe doit les mépriser; ce n'est pas parce que le mariage homosexuel est devenu cool que François doit plonger. L'histoire politique est faite de personnages charismatiques qui ont su expliquer des idées complexes et rassembler le peuple derrière eux. Suivre des sondages ou défendre un siège n'est pas un métier, encore moins un engagement. C'est une farce.
En soi, il est louable pour des hommes politiques convaincus de vouloir agir à l'intérieur d'un parti de gouvernement plutôt que rester d'éternels opposants sans autre pouvoir que celui de faire de l'esbrouffe. La France, l'Europe et le monde ont certainement besoin que des choses changent. Mais BeniNews lance un appel à tous les convaincus : soyez là où vous pouvez changer les choses mais affirmez-vous et n'ayez pas peur. Le peuple suit les leaders et les leaders sont intouchables.
Nous pouvons même aller plus loin que Benoît XVI. Si, si !!
Nous vivons dans une société médiatique et la civilisation de l'amour ne passera pas uniquement par la politique; elle passera également par les médias. Les chrétiens doivent s'engager dans les médias.
La polémique actuelle autour de Secret Story est symptomatique. Comprenant que nous étions tous attirés par le veau d'or, TF1 et Endemol s'en donnent à coeur joie. Du sexe, de la violence, de la vulgarité. En définitive, de la tristesse... Dans le Figaro, la présidente d'Endemol France Virginie Calmels a cette phrase sublime : "j'estime que nous devons respecter la liberté du téléspectateur qui a
le choix entre 18 chaînes : personne n'est obligé de regarder Secret
Story." Nous savons pertinemment que c'est faux. L'ado de 15 ans est-il réellement libre de regarder autre chose que le buzz médiatique du moment?? Ce type de réaction va à l'encontre de la charité, de la liberté et des valeurs que nous devrions tous défendre.
Saint Benoît donne dans sa Règle une directive intéressante : "les moines s'obéiront mutuellement de tout leur cœur. Personne ne cherchera son propre intérêt mais plutôt celui des autres." La vraie liberté est celle de choisir librement de discerner le choix de l'autre.
Virginie déclare vouloir mettre en place une "charte éthique" de la télé-réalité. Quelques lignes plus bas, elle annonce qu'elle va produire l'Ile de la Tentation... L'éthique ne doit pas être un axe de communication mais une réalité.
Impliquons-nous pour que le monde change... en bien.