Photo de Silence ©
En cette pose immuable
À vos regards je me soumets
C’est à ce ciel implacable
Que je dédie mon cri muet.
Que savez-vous de mon silence…
Ma douleur emprisonnée ?
C’est à jamais dans la souffrance
Que mon cœur gît pétrifié.
Quelle traîtrise ce bras tendu !
Tel un élan désespéré
Vers un vivant ailleurs méconnu
Ébauche d’un espoir figé.
Austère perchoir accommodable
Je me résigne sous les serres
De ces volatiles imperturbables
Qui viennent érafler ma chair.
Sous les ravages de l’usure
Je m’estompe inexorablement
Et les insondables fêlures
De mes rides geignent leur tourment
Qui aura vu la détresse
De mon corps à vos yeux exposé…
Qui saura dire la tristesse
D’une âme de pierre… et sa beauté ?