Le temps de la rentrée est enfin venu et me donne un excellent prétexte pour nourrir un peu mon espace cybernétique personnel que certaines mauvaises langues pourraient qualifier d'aussi anorexique qu'une pro-ana. Alors, quel sera le sujet de cet article? Une diatribe féroce sur les délices administratifs français ou plutôt un larmoyant hommage à Sheffield et plus généralement à l'organisation du système universitaire anglais? Eh bien rien de tout cela, chers lecteurs... c'est la rentrée et oui, pour ceux qui en doutait encore, je m'en fous complètement.
Passons maintenant au thème de cet article: Amélie Nothomb. Voilà un écrivain de talent que j'apprécie énormément, et ce pour une multitude de raisons différentes. Cependant, il faut bien avouer que la chose que j'admire le plus est sans conteste son maniement du cynisme, sa façon unique de comprendre la nature humaine, d'en extraire la noirceur pour enfin l'enfermer dans des mots. Amélie Nothomb est à mon humble avis une machine à distiller l'humain d'une redoutable efficacité.
Harvest grape and you'll have wine but harvest humans and you will have only evil.
[pas d'auteur, c'est de moi]
Mais qu'a-t-elle donc écrit, notre chère et acide amie ? Une multitude de livres, dont la plupart ne sont pas publiés puisque cette géniale artiste avoue ne livrer qu'un tiers de ses créations au public.
Je me permet de recommander à tous la lecture de Robert des noms propres. En particulier le passage décrivant l'anorexie de la jeune Plectrude lors de ses années à l'école des petits rats de l'opéra national de Paris. Mademoiselle Nothomb a une telle maîtrise des mots que la monstruosité du passage s'efface pour ne laisser place qu'à une beauté sublime: celle sans doute de la volonté absolue.
Remarquez toutefois que tous les romans publiés d'Amélie Nothomb sont d'une très grande qualité et se lisent très facilement.
Une raison supplémentaire de l'aimer? Elle est née au Japon (Kobe) et adore ce magnifique pays...
Paris Opera Pupils
de Katharin Modesti