PAR BERNARD VASSOR
Deux Bretonnes au Pouldu Jan Verkade (1868-1946) est né en Hollande à Zandaam. d'une famille mennonite*, secte protestante anabaptiste dont Rembrandt fut membre. Il fit des études à l'école des Beaux-Arts d'Amsterdam. Il quitta l'école pour travailler avec son beau-frère Jan Voeman peintre dans la mouvance impressionniste. De passage à Bruxelles, il est profondément marqué par "Le Salon des XX" où étaient exposés Van Gogh, Gauguin, Seurat, Signac et Pissarro. Arrrivé à Paris, il fit la connaissance de Théo Van Gogh qui le condisit à la boutique du père Tanguy pour lui faire connaître des tableaux de Cézanne et d'Emile Bernard. Sa rencontre avec Sérusier le conduisit à fréquenter "l'Os à moelle" du passage Brady où ses confères lui accordèrent le titre de Nabi obéliscal en raison de sa grande taille. Il fréquente aussi le Café Voltaire où Gauguin régnait en maître. En 1891, il part pour Pont-Aven et au Pouldu où il subit l'influence religieuse de Charles Filiger. Sur les conseils de Sérusier il lit la bible, et "Les Grands initiés" d'Edouard Schuré, après une conversion et un baptème catholique secret à Vannes, il visite l'abbaye bénédictine allemande de Beuron en 1893 et renontre le père Désirius Lenzen, fondateur d'un groupe de moines peintres, inventeur de théories en relation avec des proportions mathématiques conduisant à la règle "De même que la musique repose au point de vue de la mélodie et de l'harmonie sur les rapports des nombres, de même les arts plastiques ne peuvent s'en passer. (...) C'est que le nombre est quelque chose de divin et il manque à notre époque la religiosité des peuples primitifs" Après un retour dans sa famille, il retourne à Beuron où il est admis "Artiste Oblat" tout en gardant des contacts avec ses amis nabis, et conserva leur langage ésotérique. En 1917, il écrit une autobiographie intitulée : "Le Tourment de Dieu". *Du nom d'un prêtre catholique Menno Simons qui quitta l'église romaine à la suite de doutes concernanant le baptème des enfants.