Chers lecteurs,
Depuis 2003, l'Afrique gratifie le monde d'une énième sauterie "sanguino-ethnique", le tristement et déjà célèbre conflit du Darfour. Tout commence avec une petite boum organisée en 1987 et qui durera trois ans. Trois longues années ou les populations arabes et les fameux Fours (minorité ethnique peuplant le Darfour) vont ensemble faire danser joyeusement chairs et os, le tout parfaitement rythmé à coups de kalashnikov. Et comme la fête fût une énorme réussite, le couvert a été remis de 1996 à 1998, avec cette fois les Masalits (autre minorité) jouant de la machette avec leurs amis arabes. Bref, au soudan on s'amusait bien, mais ce n'était sans doute pas assez.
Quand on danse trop, les lendemains sont difficiles ! Qui a dit gueule de bois ?!
En 2003 a donc éclaté la fameuse guerre civile qui fait tant scandale à l'ONU et si peu dans la presse mondiale, qui ne pardonne définitivement pas la répétition. Cette-fois, ce sont les Zaghawas (encore une autre minorité) qui ont voulu s'amuser un peu, mais bien vite d'autres ethnies ont décidé d'avoir leur part de ce gâteau délicieusement ensanglanté. Évidemment, le gouvernement soudanais ne pouvait intervenir directement et a donc décidé d'envoyer de faux-vrais miliciens (les Janjawid) régler le problème. Et vu la richesse du sol, nos amis russes et chinois se sont empressés d'écouler leurs stocks de jouets pour adultes, histoire de varier un peu les plaisirs en cette terre aride. Mais l'or noir et les fontaines bien rouges sont aussi au goût du jour chez l'oncle Sam et les USA ont donc naturellement rejoint la partie en soutenant certaines minorités. Tout était prêt pour un jeu de la bouteille sordide, qui allait définir quelle grande puissance pourrait - par fellation interposée - soulager le soudan de son pétrole.
Au-delà des joyeusetés habituelles de la guerre, les américains se sont aussi lancés dans une gigantesque opération de propagande, en utilisant pour qualifier cette partouze à intérêt économique, le mot magique qui résonne depuis la deuxième guerre mondiale dans tous les esprits : GENOCIDE. La stratégie est loin d'être mauvaise et devrait d'ailleurs permettre à nos amis d'outre-atlantique de prendre l'avantage sur les russes et les chinois dans la région. Pendant ce temps, les boyaux continuent doucement de tomber des ventres et les os s'accumulent dans le désert. Le décompte des victimes variant selon les sources :
1. Version light gouvernement soudanais 100'000 morts.
2. Version ONU génocide pur-malt 300'000 morts.
En tout cas, le succès de la troisième édition de ces festivités est indéniable, avec des ateliers bricolages ininterrompus durant sept ans. Toutefois, les américains, sans doute à bout de souffle, ont récemment entamé leur dernière danse : tango en mandat d'arrêt international contre le président soudanais Omar el-Béchir. Reste à savoir qui s'occupera du rangement ? Mais surtout, qui va donc nettoyer les toilettes des fast-foods qui fleuriront des pipelines?