C’est du délire ! On ne peut plus ouvrir un poste de radio ou de TV, un journal … sans être immédiatement attaqué par le H1N1 ! Ce virus est la super-star de la rentrée. Nous avons déjà publié une note critique et qui se voulait taquine, mais l’ampleur de la paranoïa actuelle commence à faire peur.
Peur … pas du H1N1 … mais des grands esprits qui décident, des conseillers en tout genre, de tous ces personnages qui passent leur temps en réunions et formulent des directives souvent contradictoires, élaborent des plans, commandent des masques, des vaccins ; ferment des classes et gavent les journalistes.
Un esprit mal tourné peut penser que tout ce raffut permet de faire passer au second plan la hausse du chômage et les prolongements de la crise. Circulez, il n’y a plus rien à dire la dessus, mettez vos masques, prenez votre Tamiflu et ne continuez pas à nous pomper avec la crise et vos difficultés quotidiennes. L’actualité c’est le H1N1 et rien d’autre … basta !
Le week-end fut tout particulièrement virulent. Dimanche soir Serge Moati avait cédé sa place à un « cireur de pompes » dans une nouvelle émission C politique : La brave RoselyneBachelotessuyait les plâtres. Elle a récité sans peine sa petite leçon bien rodée; sans aucune obstruction ni question gênante de l’organisateur de ces nouveaux rendez-vous de l’information du dimanche. En revanche l’opposant désigné, Le Guen avait beaucoup de mal à se faire entendre : Sans cesse coupé, interrompu, bousculé. Il est vrai qu’il n’avait pas grand chose à dire, mais quand même … un minimum eut été opportun.
Lundi, C dans l’air et re-belote pour une couche supplémentaire, enfin pour faire bonne mesure un petit coup dans Mots croisés en soirée. Au diable l’avarice; il convient de faire bon poids. Une psychose vous dis-je, un virus galopant ? Non une paranoïa galopante.
C’est là qu’il convient de distinguer le danger le plus évident, dans cette pusillanimité hyperactive, cette désinformation orientée de masse. La seule explication plausible à tout ce cirque pourrait bien être la nécessité d’obtenir une occupation médiatique décalée. Décalée par rapport à quoi ? Mais à la crise, voyons ! Le H1N1 masque la crise … C’est son principal atout.
On voit d’ailleurs surgir des articles du genre : “La grippe A peut-elle faire dérailler la reprise ? Les économistes s’arrachent les cheveux pour tenter de répondre à la question. Pour l’instant, le coût économique de la grippe est marginal : de l’ordre de 0,002% du PIB. Cependant, après un reflux cet été, la maladie pourrait faire son retour sous une forme plus résistante.
En clair, nous avons fait tout ce que nous pouvions pour juguler cette crise mais il y a la grippe. Elle grippe tout le système de reprise.
Plus loin : “Le risque d’un nouveau freinage de l’économie mondiale est donc bien réel : la seconde vague de grippe interviendra juste au moment où la planète doit commencer à sortir de la crise, et sans doute au moment de Noël, pic traditionnel de consommation. La grippe risque alors de provoquer un effondrement de la demande dans plusieurs secteurs - comme le transport aérien ou la restauration - gênant le redémarrage de l’économie.
Braves gens, si la reprise n’est pas au rendez-vous, ce n’est pas à cause des banques, des traders qui reprennent leurs mauvaise habitudes, pas du tout … C’est à cause de la grippe !
Le virus H1N1 était assez banal, plutôt moins grave que les autres. Il rencontre un succès inespéré car il tombe à pic pour faire oublier le reste.
Il révèle cependant une tare beaucoup plus grave : Il attaque les fondements de notre république, suscitant un « affolement bureaucratique » des autorités. Le battage médiatique est tel que les Français ont trouvé naturel de voir fermer des établissements ; ils sont maintenant prêts à accepter le nouveau concept d’enseignement par cartable électronique ! Les enseignants, apeurés comme les autres, n’ont même pas entrevu le piège.
Enfin Libération pointe le nez en évoquant les libertés menacées face à cette prétendue catastrophe programmée.
Mais trop c’est trop et très rapidement le retournement d’une opinion vaccinée de l’hyperbolique, aura lieu. Des comptes seront alors exigés. Les lendemains de grippe peuvent devenir difficiles pour certains : les journalistes aujourd’hui éberlués et Panurge seront d’autant plus critiques qu’ils auront découvert l’ampleur de la manipulation.