Louis Marie Antoine Alfred Aragon, né le 3 octobre 1897, peut-être à
Paris, est le fils naturel de Marguerite Toucas (née en 1873) et de Louis
Andrieux (né en 1840), grand bourgeois qui fut notamment préfet de police de
Paris. Après une année passée en nourrice, il est donné, pour sauver les
apparences, comme le frère de Marguerite. Sa mère-sœur achète une pension de
famille en 1899 et la dirigera jusqu’en 1904 ; elle la vend et s’installe
à Neuilly, qui sera le domicile d’Aragon jusqu’en 1925. À l’école dans un cours
privé il lit les classiques français, Dickens, les Claudine, Catulle Mendès, etc., et ensuite les auteurs latins.
Après sa 3ème, il entre au Lycée Carnot ; il commence des
études de médecine après son baccalauréat. Incorporé, il est affecté au
Val-de-Grâce, où il rencontre André Breton.
En 1918, Aragon publie ses premiers poèmes ; en 1919, il fait la
connaissance de Cocteau. d’Éluard, rend visite à Picasso. Le premier n° de la
revue Littérature paraît en
1921 ; dirigée par Breton, Aragon et Philippe Soupault, la revue compte un
texte de Jean Paulhan. En 1922, Aragon renonce à ses études de médecine. La
rupture avec le dadaïsme de Tristan Tzara est consommée. Il travaille pour la
bibliothèque de Jacques Doucet, comme André Breton. À partir de là, les
publications d’Aragon se succèdent et il s’engage en 1924 dans le surréalisme,
né avec la revue La Révolution
surréaliste. Au début de l’année 1927 il adhère au Parti communiste et
abandonne son activité chez Jacques Doucet.
Après une longue liaison avec Nancy Cunard, Aragon commence en 1929 la vie
commune avec Elsa Triolet. En 1932 Aragon choisit le Parti communiste contre
André Breton. À partir de 1935 il se consacre entièrement à la revue Commune. Le 1er mars 1937
paraît le premier n° du journal Ce soir
que dirigent Aragon et Jean-Richard Bloch, quotidien qui sera interdit en août
1939, peu avant la dissolution du Parti communiste. Mobilisé en septembre,
Aragon sera démobilisé fin juillet 40
après une campagne difficile. Il refuse l’émigration pour continuer à se battre
en France. Le 20 septembre 1942 paraît le premier n° des Lettres françaises, dirigé par Claude
Morgan, l’année suivante est fondé en zone Sud, par Aragon et Elsa Triolet, le
Comité national des écrivains.
Aragon prend la direction des Lettres
françaises en 1953 et est membre du Comité central du Parti communiste
l’année suivante. Lors de l’invasion de la Tchécoslovaquie en 1968 par les
troupes soviétiques, Les Lettres
françaises défendent les intellectuels tchèques.
Elsa Triolet meurt le 16 juin 1970. Les
Lettres françaises cessent de paraître en 1972. Aragon meurt le 24 décembre
1982.
Bibliographie
Pour une bibliographie complète, on se reportera à l’édition des œuvres poétiques et des romans dans la bibliothèque de la Pléiade.
Feu de joie, 1920
Anicet ou le Panorama, 1921
Les Aventures de Télémaque, 1922
Le Libertinage, 1924
Une Vague de rêves, 1924
Le Mouvement perpétuel, 1926
Le Paysan de Paris, 1926
Traité su style, 1928
Les Cloches de Bâle, 1934
Hourra l’Oural, 1934
Pour un réalisme socialiste, 1935
Les Beaux quartiers, 1936
Le Crève-cœur, 1941
Les Yeux d’Elsa, 1942
Brocéliande, 1942
Les Voyageurs de l’Impériale, 1942
Le Musée Grévin, 1943
Neuf chansons interdites, 1945
La Diane française, 1945
L’Homme communiste, tome I, 1946
Le Nouveau crève-cœur, 1948
Avez-vous lu Victor Hugo ?, 1952
Hugo, poète réaliste, 1952
Les Yeux et la mémoire, 1954
Mes caravanes et autres poèmes, 1954
Littératures soviétiques, 1954
Le Roman inachevé, 1956
La Semaine sainte, 1958
Elsa, 1959
Il faut appeler les choses par leur nom,
1959
Les Poètes, 1960
L’histoire de l’URSS de 1917 à 1960,
1962
Entretiens avec Francis Crémieux,
1963
Le Fou d’Elsa, 1963
Le Voyage de Hollande, 1964
Il ne m’est Paris que d’Elsa, 1964
La Mise à mort, 1965
Élégie à Pablo Neruda, 1966
Blanche ou l’oubli, 1967
Les Chambres, 1969
Je n’ai jamais appris à écrire ou Les
incipit, 1969
Henri Matisse, roman, 1971
Le Mentir-vrai, 1980
Écrits sur l’art moderne, 1981
Les Adieux et autres poèmes, 1981
Œuvres romanesques
complètes I, II et III, sous la direction de Daniel Bugnoux, Bibliothèque de la
Pléiade, Gallimard, 1997, 2000.
Le Con d’Irène, 2000
Œuvres poétiques complètes, I et II,
préface de Jean Ristat, édition publiée sous la direction d’Olivier Barbarant,
Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 2007
Nombreuses ressources sur le site de la maison d’Elsa Triolet et Aragon
site d’une équipe de recherche interdisciplinaire sur Elsa Triolet et Aragon.
fiche établie par Tristan Hordé