Les résultats sont tombés, comme je le disais hier: “… entre 20 et 22% de votants (..!). Le candidat estrosiste dépasse de très peu les 40%, devant X. Garcia (PS) avec 15% et V. Pèchenot (Verts) à un peu plus de 8%, Le PC arrivant derrière à presque 8%. Le candidat du Modem, soutenu par “Gauche Autrement”, n’atteint pas les 3%. A noter les scores du FN et des Identitaires à un peu plus de 7% chacun”.
Au delà de la sècheresse des chiffres, que peut-on en tirer?
- Une participation minable de 21%. La responsabilité du Préfet dans la fixation de la date du scrutin semble forte: une campagne se déroulant au mois d’août, un vote la semaine de la rentrée scolaire. On ne pouvait choisir pire. Certes les partielles ont toujours un taux d’abstention fort, mais là, c’est le pompon! Dans ces cas-là, l’électeur moyen est absent et ne votent que ceux dont les convictions sont affirmées, on ne peut interpréter autrement le score des Identitaires qui, même localement, ne dépassent jamais les 2% lors de votes à participation “normale”. Ce vote reflète le matelas minimum dont dispose chaque candidat et ni l’UMP, avec 8% des électeurs réels potentiels, ni le PS avec 3% des mêmes, ne peuvent se glorifier du résultat, même s’ils sont tous les deux au second tour.
- Un candidat Vert volontaire mais encore inexpérimenté, un candidat PS bénéficiant de l’expérience et de la puissance de l’appareil PS, une candidate du Front de gauche qui fait ses meilleurs scores dans les quartiers populaires… donnent, dans ce contexte peu significatif, des résultats logiques pour une partielle.
- PS + Verts + Front de gauche, dans une dynamique de division et de rupture unilatérale des accords départementaux opérée par le PS, atteignent les 30%. On peut rêver au score qu’aurait fait un candidat unique à gauche, porté par une dynamique unitaire au lieu d’un tel gâchis qui annonce la victoire du candidat estrosiste. Un tel comportement laisse des traces et dimanche soir, une partie importante des Verts voulaient laisser leurs électeurs libres de leur choix pour le second tour.
- Le petit score du candidat estrosiste, (les 40% relatifs étant trompeurs), vu l’implantation et les réseaux UMP peut avoir plusieurs explications, l’une d’entre elles tenant à la baisse de popularité du Maire du fait, notamment, de la somme de ses promesses non-tenues.
- Le score du Modem, malgré un candidat honorable, montre que ce mouvement n’existe, nationalement, que par F. Bayrou et que, localement, le soutien de “Gauche autrement”, n’apporte plus grand chose.
- Les 550 voix additionnés par l’extrême-droite sont révélatrices d’un FN (278 voix) qui continue sa déliquescence, mais aussi du noyau dur dont disposent les Identitaires. Plus généralement, en période de chômage massif et de crise économique, à défaut d’une gauche rassemblée et crédible, une partie du vote populaire risque, à nouveau de se reporter sur les tenants de logiques émissaires.
Dans ce cadre, les réserves de X. Garcia sont inexistantes au delà des 30% cumulés des 3 candidats de gauche au 1er tour. En outre, une partie des reports sont incertains. Il sera aussi intéressant de voir si, et comment, les voix de droite et d’extrême-droite se reportent sur un candidat UMP largement favori pour le second tour. La seule surprise possible viendrait d’une mobilisation, improbable en cette période, des électeurs anti-sarkozystes.
Autre résultat de cette élection, après le départ des élus communistes, le groupe “Changez d’ère” de l’opposition municipale rassemblant la gauche, va fondre comme peau de chagrin car il est probable que les Verts feront payer un tel comportement du PS niçois. Ce qui conduit à s’interroger sur l’efficacité stratégique et les mobiles réels de la majorité fédérale.
- Pour les amateurs éclairés de la mer: la base de donnée Doris, conviviale et bien faite.
- Le gouvernement israélien autorise la construction de 455 nouveaux logements en Cisjordanie. Le Monde. Ils s’étonneront ensuite des réactions palestiniennes…
- Grotesque ego présidentiel. Rue 89. Voir aussi sur AgoraVox.
- “La moindre confiance en soi des filles et la surestimation de soi des garçons nous frappent”. Christian Baudelot et Roger Establet dans Le Monde. Beaucoup d’entre celles qui réussissent: “étaient soit des enfants uniques, soit n’avaient que des soeurs. L’absence dans la famille d’un contre-modèle masculin, supposé imbattable en matière de compétition, avait pu libérer bien des inhibitions dans ce domaine”. Voir aussi: “Les filles brillent en classe, les garçons aux concours”, Le Monde.
- L’honneur d’un écrivain. La république des livres.
- A Nice, l’Arlésienne du projet de nouvelle prison. Le Monde.