Deux articles, le premier de Georges Malbrunot pour le Figaro (le Yémen au bord du gouffre) le second de Gil Mihaely pour Causeur (Bienvenue en Afghanistan-sur-mer), reviennent sur la situation yéménite. Les articles sont consultables sur leurs pages d’origine, via les liens, ou dans la section commentaires du présent article. Une fois encore, c’est un pays d’une rare beauté (voir le magnifique reportage de Geo, dont les photos du présent article sont tirées), serti de joyaux architecturaux, qui risque de finir sous les cendres. Déjà, les Juifs ont pratiquement été éliminés du pays, alors qu’ils en constituaient l’une des plus anciennes communautés, et une part de l’âme.
Revenons à l’Irak. J’ai lu, çà et là, à propos de l’Irak, des anthologies de charlatanisme et des monceaux de fourberie sous la plume de (per)roquets qui bredouillent comme des automates les « vérités » avec lesquelles on leur a bourré le crâne. Dernière fadaise : le nombre de morts en Irak a explosé depuis que Barack Obama est au pouvoir, et depuis, surtout, sa décision de retirer les troupes américaines à l’horizon 2010. La raison de cette soi-disant « explosion » ? Le signal de faiblesse (sic) ainsi envoyé aux djihadistes, qui peuvent enfin s’en donner à cœur joie, après avoir été contenus par l’action courageuse de W. (re-sic), un homme qui en avait et qui ne bradait pas, lui, l’Occident aux barbares, et blablabla et blablabla. Or, les informations disponibles sur icasualties, peu suspect d'être un nid de gauchistes et dont la réputation de sérieux n’est plus à faire, pulvérisent ce baratin. Ainsi, le nombre de mors civils, c’est-à-dire tués dans des attentats-suicides ou des embuscades de combattants islamistes, en Irak, est plus important au cours des huit derniers mois de la présidence Bush (de mai à décembre 2008, en rouge sur le camembert ci-dessous) qu’au cours des huit premiers mois de la présidence Obama (de janvier à août 2009, en bleu sur le camembert ci-dessous).
Une claque pour les désinformateurs professionnels ! Il ne s’agit là que de la conséquence logique de l’invasion du pays, que l’amélioration sécuritaire entre 2006 et 2007 avait provisoirement voilé aux yeux des aveugles. Mais de deux choses l’une : si Barack Obama est responsable des morts irakiens depuis son élection, alors on doit admettre aussi que George W. Bush est responsable des morts irakiens, encore plus nombreux, pendant sa fin de règne crépusculaire ! Vous avez dit cohérence ? Mais la cohérence semble parfois écrasée sous la tonne de mensonges et d’aveuglements… Les faits, pour peu que l’on se résolve à les prendre en compte, anéantissent une fois encore la propagande bien-pensante des néoconservateurs, dont il faut s’attendre à voir redoubler le matraquage mensonger dans les mois à venir. Nous resterons vigilants !