Il s’en faut d’une parole
Qu’elle ait l’âme comme avant
Elle court où les jours volent
Elle est née avec le vent
Ses lèvres chantent pour elle
Tous les oiseaux du couchant
Brûlent ensemble leurs ailes
A ce qui luit dans ses chants
Les heures suivent son ombre
Elle les voit dans les fleurs
Ne devinant qu’à leur nombre
Qu’elle était tout dans leur coeur
Elle est grise et se dit folle
Et danse à fermer les yeux
Un coeur bat dans ses paroles
Nul ne sait où sont ces cieux
Comme un astre dans ses branches
Sa candeur étreint les soirs
Dont elle est la rose blanche
Il faut l’aimer pour la voir
Une larme la ramène
A la lumière des jours
Où l’homme instruit de ses peines
L’enfant qu’elle est pour toujours
Et dans le vent qui chemine
C’est la nuit blanche des pleurs
Dont la lumière orpheline
A vu le jour dans le coeur
(Joë Bousquet)